Les commerçants s'inquiètent après l'annonce par Michel Sapin, le ministre des Finances, de développer les paiements par carte pour de petites sommes. Ils craignent d'y être de leur poche, à cause des commissions que les banques facturent pour le traitement des paiements par carte.
C'est vrai qu'il est très fréquent, en France, de se voir refuser le règlement d'un achat par carte si le montant est inférieur à 15 euros, 20 euros, voire 30 euros dans certains cas extrêmes. Tout comme on a encore beaucoup de mal à payer par carte une course de taxi, pour les mêmes raisons, alors que c'est obligatoire, pour un taxi, d'avoir un terminal carte bancaire depuis le 1er janvier dernier.
Comme certains frais facturés par les banques sont forfaitaires, ils sont plus importants, en proportion, pour les petits achats. Si vous payez par carte un café pris au comptoir 1,10 euro, le commerçant touchera au final seulement quelques centimes. Car sur ces petites sommes, la commission peut atteindre près d'un euro. D'où le refus de la carte, par le commerçant.
Certes la SNCF, certaines sociétés de parkings ou les parcmètres dans les villes acceptent les paiements par carte d'un euro ou deux. Mais ce sont de gros utilisateurs. Ils ont réussi à négocier des tarifs très faibles avec les banques et ceux qui gèrent.
Un petit commerçant, lui, ne bénéficie pas d'un tel rapport de force. Il doit donc régler des commissions bancaires élevées. Même pour les gros achats cela peut atteindre 5% avec certaines cartes. Ce n'est pas rien quand il faut prendre ça sur une marge commerciale. Il lui faut également louer son terminal, ce qui peut représenter plusieurs centaines d'euros par an.
Le gouvernement veut négocier avec les banques pour les inciter à baisser leur prix
François Lenglet
Le gouvernement veut négocier avec les banques pour les inciter à baisser leur prix. Il faut noter que ce service de carte bancaire est très pratique pour nous, c'est incontestable. Mais les banques le vendent deux fois. Au commerçant, et au particulier qui va payer une carte internationale jusqu'à 150 euros par an.
Sans compter les surcharges dès qu'on l'utilise dans un pays hors zone euro, pour chaque achat, et pour chaque retrait. Il y a probablement un peu de gras. Un rapport parlementaire avait calculé que les commissions bancaires liées à la carte représentaient 5 milliards d'euros par an. Mais il y aura bientôt une nouvelle concurrence, avec l'arrivée du paiement par téléphone mobile. Cela va peut-être obliger les cartes à en rabattre.
En France, la moitié de nos achats se font avec des billets et des pièces. Ce sont pour la plupart les petites transactions. Le Français a en moyenne 42 euros dans son porte-monnaie, en liquide, selon un sondage Ifop. C'est l'un des chiffres les plus faibles en Europe. C'est beaucoup moins que les Allemands, par exemple, qui font les trois-quarts de leurs transactions en liquide.
Chez nous, une moitié en cash et une autre avec ce qu'on appelle les "moyens dématérialisés" (ce sont les gros achats en fait). Sur cette moitié-là, la carte est de loin le moyen le plus utilisé. C'est une spécificité française. Il y a en France plus de 100 millions de cartes de crédit.
L'autre passion française, c'est curieux, mais c'est comme cela, c'est le chèque. Tous les autres pays sont en train de l'abandonner. Chez nous, ça baisse, bien sûr. Mais ça représente encore 16% des transactions hors espèces. Les Français ne veulent pas qu'on le supprime.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte