Jean-Baptiste, staffeur : "J'adore les challenges"
CHRONIQUE - Jean-Baptiste Lasmartres est staffeur-ornemaniste. Un terme qui regroupe plusieurs métiers distincts, mais qui ont tous en commun le fait d'employer le plâtre et la filasse.
Dans leur atelier de Vanves, Bruno Portier et son équipe de compagnons, refont à l'ancienne des moulures, des corniches et des plafonds à base de staff, une matière obtenue en mélangeant du plâtre et de la filasse, une fibre végétale. Le mot staffeur vient d'un terme allemand "stoffen", qui veut dire étoffer et embellir.
Un métier typiquement français
Jean-Baptiste Lasmartres, co-gérant de l'entreprise, rappelle que la décoration contemporaine s'appuie en fait sur des techniques anciennes. "C'est un métier typiquement français, pour la simple et bonne raison que les meilleures carrières de plâtre se trouvaient en France", explique-t-il, parlant d'un "métier de voyageurs".
Jean-Baptiste, qui exerce depuis 53 ans, a décoré de nombreuses boutiques, beaucoup de maisons et d'appartements, mais aussi des cinémas (comme le Rex à Paris), la Sorbonne et l'école de danse de Marseille. Là, il vient de finir la décoration du futur hôtel Ratatouille à Disneyland Paris. Il a restauré aussi de nombreux musées, comme le Louvre et le musée Picasso.
Le staffeur doit être ingénieux
Art déco, Louis XV, Louis XVI, Empire : le staffeur doit bien connaître les différents styles de l'histoire de l'art. Il doit aussi être ingénieux. "Ce qui me plaît le plus, c'est quand un client vous appelle et vous demande de faire quelque chose qu'il n'a pas trouvé à faire faire à d'autres. C'est un challenge, et c'est là qu'il faut se défendre", explique Jean-Baptiste Lasmartres.
Dans son équipe de 20 personnes, certains réalisent les moulages en atelier. D'autres vont les poser sur les chantiers. C'est du sur-mesure.
Il existe plus de 42.000 staffeurs-stucateurs en France, qui ont besoin de personnel qualifié, du CAP staffeur ornemaniste au brevet de maîtrise.
