Tous les mois, le nombre de chômeurs tombe comme un couperet pour le gouvernement. Le ministre du Travail, François Rebsamen, commentera pour la dernière fois les chiffres du mois de juillet, ce mercredi 26 août. Le chômage figure parmi les sujets qui préoccupent le plus les Français, qui sont 73% à s'en inquiéter, selon un sondage Ifop publié en février dernier.
Devenu un argument de campagne, la baisse du chômage pourrait jouer sur l’élection présidentielle de 2017, puisque François Hollande qui s’était engagé à inverser la courbe maintient qu’il ne se représentera pas en cas de diminution insuffisante. Scrutées, observées et analysées, ces statistiques sont souvent l’objet de critiques de la part de l’opposition qui s’en prend à la méthode de calcul.
Il existe deux méthodes de calcul du chômage en
France : les données de Pôle emploi et de la Direction de
l’animation de la recherche des études et des statistiques (Dares), qui paraissent donc
tous les mois, et celles de l’Insee, qui sont trimestriels. La
première méthode de calcul répartit les chômeurs en cinq catégories,
comme l’explique le
site de l’agence. La catégorie A correspond aux chômeurs sans aucune
activité. Elle est "la plus scrutée", explique Gwenn
Parent, économiste du marché du travail chez l’OCDE, contactée par RTL.fr. Les catégories B et C
correspondent aux chercheurs d’emploi qui ont exercé une activité réduite de
courte ou longue durée. Enfin, les deux dernières catégories, D et E, correspondent
à ceux sans obligation de rechercher un emploi.
Il y a ainsi une meilleure prise en compte de l'information et une amélioration au niveau administratif.
Gwenn Parent, économiste du marché du travail à l'OCDE
Mise en place en juin dernier, la nouvelle méthode de
calcul permet d’obtenir des "informations de meilleure qualité",
explique Gwenn Parent. À titre d’exemple, Pôle emploi a pu affiner les caractéristiques
des chômeurs de la catégorie A. L’agence avait peu d’informations concernant
les personnes inscrites en formation. Si les chômeurs bénéficiaient d’une
rémunération de Pôle emploi, ils étaient inscrits dans la catégorie D. Mais
pour "ceux qui été financés par la région, les informations n’étaient pas
communiquées et il y avait une mauvaise classification", note Gwenn
Parent.
Désormais, "l’Agence de service et de paiement (ASP) échange ses données avec celles de Pôle emploi. Il y a ainsi une meilleure prise en compte de l'information et une amélioration au niveau administratif. Mécaniquement, certains chômeurs de catégorie A ont été mis sous la catégorie D", explique l’économiste.
Les chiffres du mois de juin sont donc difficilement comparables avec ceux des mois précédents, du fait de
ce basculement. "Pour l’instant, 13 régions sur les 21 appliquent ce
système. Les huit autres le mettront en place d’ici deux mois", ajoute
Gwenn Parent. À peine mise en place, cette nouvelle méthodologie a fait réagir
l’opposition qui, à l'instar de l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, dénonce des chiffres "manipulés comme tous les chiffres". Et d'affirmer sur BFMTV en juillet dernier qu'"il n'y a pas de vrais chiffres. La
seule chose qui est vraie, c'est qu'il y a en France un chômage terrible qui
est en train de miner la société".,
On regarde un peu trop à la loupe ces chiffres alors qu’on devrait davantage observer ceux l’Insee
Gwenn Parent, économiste du marché du travail à l'OCDE
En plus de prendre en compte ce nouveau mode de calcul,
les chiffres du mois de juin ont été soumis à une autre polémique. "Pôle
emploi s’est rendu compte qu’avec tous les ponts du mois de mai, il y avait
moins de jours ouvrés et que cela altérait les chiffres du chômage. Ils ont ainsi
relancé à deux reprises les chômeurs afin qu’ils régularisent leur
situation", détaille Gwenn Parent.
Mais selon l’économiste du travail de l’OCDE, "ces
chiffres sont volatils et soumis à des aléas. Ils interviennent dans un climat
politique très tendu (…) On regarde un peu trop à la loupe ces chiffres alors
qu’on devrait davantage observer ceux l’Insee. Comme ils sont trimestriels, ils sont plus précis et moins soumis aux aléas extérieurs".
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