Attentats à Paris : la nouvelle économie, un support pour les terroristes
REPLAY / ÉDITO - La traque des terroristes a mis en lumière l’importance des nouvelles technologies de communications pour ces réseaux criminels.
On peut être barbares et optimiser les merveilles technologiques offertes par les démocraties. Daesh a très vite pris la mesure de l’extraordinaire potentiel que représentent l’Internet et les réseaux sociaux pour ses sinistres entreprises. Longtemps, ces groupes ont disposé de milliers de comptes Twitter, mais aussi des systèmes e-Message, WhatsApp ou de comptes YouTube. Des canaux de communications puissants et difficiles à surveiller. L'organisation les a abondamment utilisés jusqu'à l’été 2014, date à laquelle Twitter a commencé à fermer les milliers de comptes liés à l'État islamique.
Les terroristes ont trouvé de nouveaux outils, et pas n’importe où. Leur premier mouvement a été de trouver refuge dans la Silicon Valley. C’est là qu’ils font désormais héberger et protéger leurs sites les plus virulents dans les serveurs d'une société, CloudFlare, qui s'est auto-proclamée chevalier blanc de la liberté du Net. Elle aspire à être cotée en Bourse l’an prochain. On espère que les investisseurs se souviendront sur quels canassons elle chevauche.
On peut être barbares et optimiser les merveilles technologiques offertes par les démocraties
Christian Menanteau
Mais disposer de sites Internet pour la propagande ne résout pas le problème des communications sensibles. À la très performante messagerie des Playstation, Daesh a su ajouter un outil quasi-parfait. Elle l’a trouvé à Berlin où deux jeunes frères russes ont lancé la messagerie mobile Telegram. Particulièrement sophistiquée, elle permet de partager des textes, des images, des sons. Peu connue du grand public, elle fait pourtant transiter 10 milliards de messages par jour sur les cinq continents. Ses services sont pointus, gratuits et surtout inviolables. C’est par ce canal impossible à craquer que Daesh ferait aujourd'hui circuler ses instructions, ses plans et ses alertes.
Sous la pression, et pour la première fois, les responsables de Telegram ont fermé 78 comptes en douze langues qui appartenaient à l’organisation terroriste. Un geste de bonne volonté, mais pas très efficace : ces comptes réapparaissent très vite avec un nouveau nom ailleurs sur le réseau. En l’état, Daesh continue donc de bénéficier d’un réseau de communication totalement sécurisé.
Pour sortir de cette impasse, il faudrait très vite que des scientifiques cassent le cryptage de ce réseau ou que les deux fondateurs affaiblissent ses défenses. Ces deux solutions sont encore hypothétiques.
Le bloc-notes
Le Viagra et le Botox préparent les bans de ce qui sera le mariage le plus coûteux de l’histoire de l’industrie pharmaceutique : 150 milliards de dollars. On y reviendra après la cérémonie.
La note du jour
05/20 à la RATP. Les agents y partent de plus en plus tôt en retraite : 54,7 ans en 2014. Encore plus prématurément qu'en 2013 grâce à une subvention de l'État de 653 millions.
