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Athènes et Bruxelles à la recherche d'un bon compromis

REPLAY / ÉDITO - Les négociations entre l'Union européenne et la Grèce débuteront cette semaine. Athènes devrait obtenir un assouplissement des conditions de remboursement de ses dettes.

François Lenglet
Crédit : Damien Rigondeaud
Athènes et Bruxelles à la recherche d'un bon compromis
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François Lenglet
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À entendre les déclarations des deux bords, le blocage n'est pas loin. On montre toujours les dents avant une négociation dure, pour tenter d'impressionner l'autre camp.

Mais il existe quand une solution qui permettrait à chacun de renter chez soi en disant : "J'ai gagné". Il s'agirait d'allonger la durée de remboursement des 320 milliards d'euros de dette sur plusieurs décennies, et de suspendre le paiement des intérêts un certain temps.

Formellement, il n'y aurait pas d’allègement de dette pour satisfaire les Allemands, qui sont des intégristes sur ce plan. Pour autant, les Grecs retrouveraient de l'air pour relancer leur économie. Plus de 75% de la dette grecque sont détenus par les banques centrales, les États européens et le FMI, qui n'ont évidemment pas besoin des intérêts de cette dette pour survivre.
Quand il faudra commencer à rembourser à nouveau, dans dix ans par exemple, la dette aura fondu par rapport au PIB grec, ce sera plus facile.

Que fera Syriza de l'argent libéré ?

Si c'est si facile, pourquoi ne le fait-on pas ? En fait, le vrai problème n'est pas la dette, mais ce que ferait le nouveau gouvernement Syriza avec l'argent libéré s'il n'avait plus à rembourser.

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Alexis Tsipras, le nouveau premier ministre, s'est engagé pendant la campagne électorale sur un programme de dépenses de 12 milliards d'euros. Citons, par exemple, le rétablissement de la couverture sociale pour les nombreux Grecs qui l'ont perdue ; mais aussi - c'est plus contestable aux yeux des autres Européens - le recrutement de plusieurs milliers de fonctionnaires.

Pour Berlin et Bruxelles, si Tsipras relance la machine à dépenser qu'il l'a mise sur le flanc dans les années 2000, un accord sur la dette ne servira à rien.

Les Européens n'ont aucun intérêt à laisser la Grèce s'enfoncer si le programme de rétablissement économique est raisonnable

François Lenglet

Un compromis est sans doute possible. Les Européens n'ont aucun intérêt à laisser le pays s'enfoncer si le programme de rétablissement économique est raisonnable. Quant au nouveau gouvernement grec, il est en train de prendre la mesure du rapport de forces.

C'était très frappant la semaine dernière, lorsque la bourse d'Athènes s'est effondrée de plus de 9% en un jour : les autres places financières européennes n'ont pas bougé. C'est bien le signe que si Athènes voulait faire un chantage à l'apocalypse financière, ce serait moins crédible aujourd'hui qu'en 2012.

La gigantesque manifestation, ce week-end en Espagne, des partisans de Podemos, un parti proche de Syriza, donne-t-elle de la force aux revendications des Grecs ? C'est ce que croient les Grecs. En réalité, c'est le contraire. Car la Commission de Bruxelles et les Allemands sont terrifiés à l'idée de la contagion anti-austérité, qui verraient se lever tous les pays d'Europe du Sud un à un pour réclamer un assouplissement des conditions financières qui les plombent.

Idem pour les gouvernements actuels du Portugal, d'Irlande et d'Italie. Surendettés, ils ne veulent pas que leur propre opposition tire avantage des négociations grecques pour arriver au pouvoir à leur détriment.

La banque Lazare à la rescousse

En fait, il n'y a pas grand monde, parmi les gouvernements en place, qui ait intérêt à ce que la Grèce réussisse son allègement de la dette, sauf si on en fait un cas particulier, non transposable.

Les négociations doivent absolument aboutir avant fin février. Faute de quoi, les banques grecques ne bénéficieraient plus du soutien de la BCE. Elles seraient alors en faillite, à cause des retraits des épargnants.

Le gouvernement grec avait recruté comme conseil la célèbre banque d'affaires Lazard Frères, pour l'aider dans les négociations avec Bruxelles et le FMI. C'est déjà Lazard qui avait conseillé les précédents gouvernements d'Athènes, au moment de la première renégociation de la dette.

Mais cette fois-ci, c'est un gouvernement d'extrême gauche qui fait appel à l'un des symboles du capitalisme mondial, les représentants de cette finance mondialisée honnie.

Honnie, odieusement chère dans ses prestations, mais compétente !

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