Vu du ciel lorsque l’on survole les Antilles, ce sont d’immenses bancs d’algues brunes qui se déplacent vers les côtes. Sur les plages, dans les ports de Martinique, de Guadeloupe, de Saint-Martin, de Saint-Barthélemy, ces échouages dépassent très souvent un mètre de hauteur.
"Tous les jours il en arrive de nouvelles qui s’amoncellent et qui bloquent l’accès à la plage. Alors j’essaie avec le peu de moyen que j’ai de les enlever, mais il faudrait être beaucoup plus nombreux", explique Arturo, fourche à la main, sur une des plages de Saint-Barthélemy.
Cette algue, la sargasse, naît au large du Brésil près de l’embouchure de l’Amazone, un fleuve qui charrie des nutriments issus de la déforestation et de l’agriculture intensive. Portées par les courants marins et agglutinées en radeau, les sargasses se déplacent et arrivent sur les rivages des îles des Caraïbes.
"Le souci, c’est qu’une fois séchées sur les plages, elles dégagent de l'hydrogène sulfuré et de l’ammoniac ce qui est dangereux voir mortel pour l'homme à forte dose", explique Michel Magras, sénateur de Saint-Barthélémy, qui vient récemment d’alerter le gouvernement sur ce problème.
"Ce phénomène va en s’amplifiant depuis 2011 sur l’ensemble de la Caraïbe. J’ai donc proposé aux ministres concernés de réagir urgemment et de régler le problème à la source pour ne pas les laisser s’éparpiller", lance-t-il d’un ton ferme.
Car ces algues provoquent d’énormes dégâts sur la faune et la flore lorsqu’elles stagnent dans les baies en empêchant le soleil de pénétrer dans l’eau et en faisant mourir les poissons. "L’impact social est inquiétant car depuis quelques semaines on est obligé de déplacer des populations, on évacue des écoles.
L’impact économique est quant à lui très important. La crainte c’est que les touristes fuient nos destinations car ils ne peuvent pas se baigner. J’ai donc dis au ministère d’agir vite. Ce n’est pas aux îles des Antilles de régler le problème."
Les préfectures de Martinique et de Guadeloupe prennent donc le phénomène très au sérieux après avoir récemment annoncé une rallonge des crédits d'État destinés à l'acquisition de machines de ramassage et d'équipements de protection individuels pour les équipes sur le terrain dans tous les territoires concernés.
Un responsable national chargé de la rédaction d'un plan national de lutte contre les sargasses vient également d’être nommé et des moyens humains supplémentaires vont prochainement être déployés avec la Sécurité civile et certains volontaires condamnés par la justice à des travaux d'intérêt général. Le conseil départemental de Guadeloupe a quant à lui annoncé qu’il envisage l'utilisation, d'ici fin mai, d’un bateau de dragage pour aspirer les sargasses avant qu'elles arrivent sur les côtes.
En attendant, les sargasses s’amoncellent sur les plages, bloquent les ports, incommodent les riverains, empêchent la baignade des touristes, perturbent la faune, la flore, la pêche. En Guadeloupe, plusieurs écoles ont été fermées par mesure de précaution.
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