Ce devait être une grande marche citoyenne contre l'antisémitisme. Mais les déclarations du président Crif, qui a fait savoir qu'il ne souhaitait pas la venue du Front National et de la France Insoumise, a quelque peu mis de l'huile sur le feu.
Une marche blanche en hommage à l'octogénaire juive Mireille Knoll tuée vendredi 23 mars était en effet organisée mercredi 28 mars à Paris. Elle a été au centre de polémiques après que Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, non conviés à cette marche, y ont été hués.
Selon Anne Rosencher, journaliste à l'Express, cette décision du CRIF "était une erreur" car "ce n'était évidemment pas le temps de la polémique ou du débat politique". "Le temps de l'indignation et de l'émotion collective a été troublé par cette restriction des invitations et par le fait que Le Pen et Mélenchon ont été sifflés au point d'être exfiltrés."
Alain Duhamel estime pour sa part que même si le président du CRIF "n'avait rien dit, (ces sifflements) auraient quand même eu lieu". Il salue par ailleurs l'attitude des familles des victimes des attaques dans l'Aude et de Mireille Knoll qui "se comportaient beaucoup mieux que certains des responsables politiques".
Il regrette toutefois que le CRIF ait mis sur le même plan le Front National et la France Insoumise. "A l'extrême gauche, il y a des militants pro-palestiniens à qui il arrive de flirter avec de l'antisémitisme mais je pense qu'ils sont très minoritaires par rapport à l'électorat de l'extrême gauche et des insoumis. (...) En revanche, au Front National, on a des éléments répétitifs qui prouvent que parmi les militants et les électeurs il y a des formes d'antisémitisme qui sont quatre fois plus intenses que dans la moyenne de la population française", s'insurge-t-il.
Alain Duhamel rappelle toutefois qu'il y a un antisémitisme historique à l'extrême gauche et que certains socialistes étaient par exemple des anti-dreyfusards.
Il faut toutefois rappeler la différence entre antisionisme (hostilité contre l'État d'Israël) et antisémitisme (hostilité contre les Juifs). "Mais il ne faut pas se voiler la fasse, prévient Anne Rosencher, l'antisionisme virulent peut cacher un antisémitisme". Et la journaliste de décrire deux sensibilités politiques qui cohabitent à l'extrême gauche sur les "questions de laïcité ou de combat, ou non, vis-à-vis de l'islamisme".
Selon Alain Duhamel, "l'antisémitisme le plus dangereux aujourd'hui est celui d'une fraction de la population musulmane qui (...) est la moins bien intégrée de la nouvelle génération et en rejet de la société que nous incarnons".
Il souligne par ailleurs qu'il n'y a pas un antisémitisme mais des antisémitismes. "Il y a un antisémitisme, d'extrême gauche (...), un antisémitisme d'extrême droite (...), et un antisémitisme sociologique (d'origine bourgeoise et populaire). Il y a aussi un antisémitisme catholique en régression. Et l'antisémitisme qui est le plus important en France est celui qui se diffuse dans la communauté musulmane, qui est le plus nouveau".
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