Le juge des référés du Conseil d'État a rejeté mercredi 25
juillet la suspension du décret réduisant la vitesse à 80km/h réclamée par une
cinquantaine de députés, au motif que les conditions d'urgence avancées par les
requérants n'étaient pas établies.
Le décret d'application contesté est paru le 17 juin au
Journal officiel. Il a instauré une limitation de vitesse à 80 km/h (contre 90
km/h auparavant), entrée en vigueur le 1er juillet. L’ensemble des routes
secondaires à double sens sans séparateur central (muret, glissière) sont
concernées, soit sur 40% du réseau routier français.
Dès son annonce le 9 janvier, la mesure de limitation de
vitesse a déclenché une levée de boucliers des associations d'automobilistes et
de motards, rejoints par des élus et même certains ministres. Dans un sondage
publié en avril, 76% des Français s'y déclaraient opposés.
Cinquante-sept députés, membres notamment des groupes UDI et
LR, ont alors déposé des recours au Conseil d'État contre le décret. "Pour
justifier de l'urgence à suspendre l'exécution du décret, les requérants se
(sont bornés) à faire valoir des considérations générales, notamment le fait
que le décret pourrait être à l'origine, pour les automobilistes, de pertes de
points ou d'un accroissement de leurs frais de carburant", constate le Conseil
d'État dans un communiqué. "Au regard de ces arguments, le juge des
référés a estimé que la condition d'urgence n'était pas établie",
écrit-il.
En conséquence, "le décret du 15 juin 2018 demeure
applicable jusqu'à ce que le Conseil d'État se prononce définitivement sur sa
légalité", indique la plus haute assemblée précisant que
"l'appréciation portée par le juge des référés ne préjuge nullement de
l'appréciation que portera le Conseil d'État sur la légalité du décret".
Le Conseil d'État a également rejeté la requête tendant à la
communication de documents ayant servi à l'élaboration du décret, les
requérants s'étant, selon sa décision, "bornés à indiquer, de manière
générale, que cette communication leur était immédiatement nécessaire
compte-tenu du recours introduit parallèlement contre le décret
lui-même".
"C'est la première fois sous la Ve République qu'un
collectif de députés attaque un texte réglementaire", avait fait valoir
l'un des avocats des élus, Me Julien Occhipinti. À l'audience, les requérants
avaient dénoncé une mesure générale et non-proportionnée qui ne tient pas
compte des particularismes locaux et n'est justifiée par aucune étude d'impact
sérieuse sur la baisse de la mortalité. Ils avaient également pointé certains
dangers induits, comme la difficulté de dépasser des camions ou l'ennui au
volant pouvant conduire à de l'inattention.
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