La mobilisation s'intensifie. Malgré un âpre combat depuis plusieurs semaines, Moussa, un jeune Guinéen de 28 ans, est toujours menacé d'expulsion. Arrivé en France en 2015, il est aujourd'hui demandeur d’asile, sans papier et sans travail. Cependant, il refuse de retourner dans son pays où il risque d'être emprisonné, voire tué.
Depuis son arrestation, Moussa clame son homosexualité. Une orientation sexuelle toujours sévèrement condamné en Guinée. C'est pourquoi l'association AIDES, où Moussa militait à Nîmes, ne cesse d'alerter sur les réseaux sociaux. Mais, après un mois dans un centre de détention à Nîmes, le jeune homme a été emmené vers Lyon ce jeudi 3 mai, pour être conduit à l'aéroport Saint-Éxupéry.
L'information a été donnée par l'association de lutte contre le VIH sur Twitter. "Notre militant Moussa serait en cours d'expulsion via l'aéroport de Lyon. Moussa est en danger immédiat en cas de retour en Guinée, pays qui criminalise l'homosexualité. Tout doit être fait pour empêcher cette expulsion", ont-il écrit sur le réseau social.
Face à sa résistance, Moussa aurait finalement été placé en garde à vue dans la ville située entre Rhône et Saône, selon les informations du quotidien régional Midi Libre. "Notre pays est-il devenu fou ?", questionne dorénavant l'association. Dans un communiqué, AIDES dénonce une "politique migratoire indigne et criminelle" : "Nous demandons la protection de l'État pour toutes les personnes gay, bi, lesbienne ou trans arrivant de pays notoirement homophobes et dangereux".
Si la garde à vue se poursuit, en revanche, l'expulsion de Moussa ne serait plus d'actualité. Du moins, pas ce jeudi 3 mai, selon plusieurs membres de l'association qui ne cesse de réagir sur les réseaux sociaux.
Il affirme que son compagnon a été lynché à mort par sa famille en Guinée, qu'il a quittée pour fuir les persécutions contre les homosexuels. Son expulsion le conduirait "vers une mort quasi-certaine", s'inquiète Aides, qui demande que son dossier soit réexaminé par l'Office de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).
À ce stade, "on n'a pas été saisi d'une demande de réexamen et on cherche à en savoir plus", a-t-on indiqué à l'Ofpra, rappelant qu'une telle demande est possible après un premier rejet de l'Ofpra, confirmé par la Cour d'appel (CNDA), "si un élément nouveau est versé au dossier".
L'Ofpra "est très mobilisée" et "attentive à protéger les personnes en raison de leur orientation sexuelle, dès lors que celle-ci est avérée et les craintes dans le pays d'origine sont établies", a-t-on ajouté de même source.
Des manifestations de soutien doivent se tenir ce jeudi 3 mai à Paris, Lille, Marseille, Le Mans, Nantes, Nice, Nîmes et Rennes pour demander "sa libération et régularisation immédiate", selon le compte Facebook d'Aides.
La mobilisation prend un relief particulier alors que les députés En marche ont introduit dans le très contesté projet de loi asile-immigration un amendement visant à mieux protéger les demandeurs d'asile homosexuels, en excluant de la liste des "pays d'origine sûrs" ceux qui persécutent les homosexuels (la Guinée ne fait toutefois pas partie de cette liste).
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