Elles ont été le symbole de la colère de certains salariés d'Air France en 2015. Les images de deux cadres de l'entreprise, chemises arrachées, avaient fait le tour du monde. À partir du lundi 12 mars, douze salariés et ex-salariés de la compagnie aérienne sont jugés en appel à à Paris, avec en toile de fond une grève le 23 mars pour une revalorisation des grilles salariales de 6%.
Les prévenus, pour la plupart membres du syndicat CGT, doivent répondre de violences et de dégradations commises le 5 octobre 2015. Ce jour-là, une manifestation contre un projet de restructuration menaçant plusieurs milliers d'emplois avait dégénéré à l'aéroport de Roissy avec l'envahissement par la foule d'une salle où se tenait un Comité central d'entreprise (CCE).
Xavier Broseta, DRH d'Air France à l'époque, et Pierre Plissonnier, ex-responsable du long-courrier, désormais retraité, avaient dû fuir sous les huées, torse nu pour le premier, la chemise en lambeaux pour le second. Les deux hommes avaient été contraints de s'éclipser en escaladant un grillage.
Lundi, quatre anciens salariés, qui ont depuis été licenciés, comparaîtront pour violences. Trois d'entre eux ont été condamnés à trois et quatre mois de prison avec sursis en première instance, fin novembre 2016 à Bobigny. Le quatrième a été relaxé mais le parquet a fait appel. Les huit autres prévenus, qui ont été condamnés à 500 euros d'amende, seront rejugés pour des dégradations commises sur le portail d'accès au siège.
Comme elle l'avait fait en première instance, Me Lilia Mhissen, qui défend dix des prévenus, entend dénoncer un "dossier monté totalement à charge à partir de vidéos qui ont fait l'objet de montages et de ralentissements.
Malencontreusement, une chemise s'est arrachée
Aimé Musto, secrétaire national de la CGT d'Air France
Interrogé par RTL, Aimé Musto, secrétaire national de la CGT d'Air France, raconte sa version des faits. Ce jour-là, "une délégation de salariés est entrée paisiblement dans la salle du CCE pour demander à la direction des explications. La direction, qui avait annoncé plusieurs centaines de suppressions d'emplois, n'a pas souhaité répondre. Il y a eu ensuite un mouvement de foule sans violence et malencontreusement, une chemise s'est déchirée (...) La chemise a du s'accrocher, c'est anodin."
Avant l'audience d'appel, Air France a dit "regretter que ce procès se poursuive, imposant à toutes les victimes de se replonger dans ces événements, qui ont été choquants pour tous", a-t-elle indiqué dans un communiqué transmis à l'AFP. Le jugement du tribunal de Bobigny "qui a condamné sans ambiguïté les violences, était un jugement mesuré". Il aurait dû "permettre de tourner la page du triste épisode des violences" du 5 octobre 2015, a-t-elle ajouté.
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