Dès la rentrée 2019, la scolarisation sera obligatoire pour tous les enfants dès 3 ans. Cette mesure a été annoncée par l'Élysée le 27 mars 2018 dans le cadre des Assises de l'école maternelle. Actuellement, l’obligation de scolarité concerne les enfants à partir de 6 ans, mais le taux de scolarisation dès trois ans est déjà très élevé (autour de 97%). Quel est le sens derrière cette disposition symbolique ?
Pour le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, qui pilote les Assises de l'école maternelle, l’enjeu principal de la scolarisation à trois ans est le développement de relations affectives dites "sécures".
Une notion à ne pas confondre avec celle de sécurité, explique le neuropsychiatre : "Pour être sécurisé, moi bébé, j’ai besoin qu’Yves Calvi soit toujours près de moi", explique-t-il. Alors que moi sécure, même si vous vous absentez, je garde confiance en vous, donc je garde confiance en moi et je n’ai pas d’angoisses même si vous n’êtes pas là."
La "sécurisation" affective des élèves, clé de la réussite à l’école ? Lorsqu’un enfant est "sécure", il améliore automatiquement ses performances scolaires, indique Boris Cyrulnik. "Plusieurs travaux expérimentaux montrent que dès lors qu’un professeur des écoles sécurise les enfants, la performance scolaire suit dans les secondes suivantes". À l’inverse, une éducation centrée sur le "bourrage d’informations" ne permettrait pas d’obtenir de tels résultats.
Autre point-clé de cette réforme : le décloisonnement des classes de maternelle. Selon Boris Cyrulnik, faire travailler ensemble des élèves de petite, moyenne et grande section permettrait de sécuriser les enfants entre eux.
Selon le neuropsychiatre, les groupes de niveau en maternelle reflètent peu la vitesse du développement de chaque enfant. "Les filles semblent actuellement se développer très vite, ce qui est bénéfique sur le plan de la scolarité mais maléfique sur le plan de l’angoisse", détaille le médecin. Au contraire, les garçons se développeraient plus lentement : un élément avantageux sur le plan de la confiance en soi mais moins positif au plan des résultats scolaires.
L'organisation idéale d'une telle classe ? "Un enseignant pour treize enfants", estime Boris Cyrulnik, une bonne formule pour "développer l'intelligence et le plaisir de faire l'effort d'apprendre".
Le neuropsychiatre préconise également l'interdiction des écrans d'ordinateurs et des tablettes pour les enfants de moins de six ans. "Face à l'écran, les enfants sont médusés", explique Boris Cyrulnik.
"Ils sont passifs, ils sont sages - anormalement sages - et n'apprennent rien. Or la fonction d'un enfant, c'est d'être attentif à l'autre, développer son empathie [...] et se préparer à la socialisation", poursuit-il. Si les ordinateurs, smartphones et autres écrans peuvent s'avérer utiles pour la suite de l'apprentissage, ils doivent, selon le neuropsychiatre, être évités au cours des petites années.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte