Est-ce la fin des arnaques des serruriers ou autres plombier-dépanneurs ? Ou est-ce un poisson d'avril ? À partir du 1er avril prochain, les professionnels devront remettre aux clients (même dans l’urgence) un devis personnalisé, avec votre nom et votre adresse. Auparavant, pour les dépannages d’urgence - une fuite d’eau ou une porte bloquée -, le devis était recommandé mais pas obligatoire. Désormais, le professionnel devra vous transmettre un devis sur papier ou par e-mail. Il doit vous laisser une trace écrite avant son intervention.
Reste qu'il est parfois difficile de fixer un prix à l’avance. Le plombier - escroc ou pas - peut toujours vous expliquer que la fuite est plus grave. L'idée c'est de quantifier le temps d'intervention. Le document doit donc indiquer une somme globale. Il doit aussi préciser les taux horaires de l'artisan, pour limiter les surprises en cas de dépassement. Les modalités de décompte du temps doivent figurer, ainsi que les frais de déplacement.
Ces barèmes horaires devront également figurer sur les sites Internet des professionnels. C'est là que ça se passe aujourd'hui : six personnes sur dix choisissent leurs artisans après une recherche sur le web.
Il faut qu'il y ait des sanctions lorsqu'on constate qu'il y a une arnaque
Jacques Chanut, président de la Fédération française du Bâtiment
La transparence ne dissuadera pas un escroc, mais le but de ces mesures est d'armer le consommateur. Si l’entreprise sur Internet n’affiche pas les prix, c’est un premier indice. Si l'artisan ne vous remet pas de devis, là vous savez qu’il y a un problème, explique Vincent Designolle, à la Direction de la Répression des fraudes. Le but de ces mesures d’aider le consommateur à se repérer, à faire jouer la concurrence. Surtout dans les grandes agglomérations, où se concentrent les supercheries.
Est-ce que cela va assainir la profession ? Un peu. Mais ça ne suffira pas, prévient Jacques Chanut, président de la Fédération française du Bâtiment. "Il ne faudrait pas que le législateur ou les gouvernants se cachent derrière la mise en oeuvre de cette nouvelle loi pour dire 'ça y est, le problème est réglé'. Ce n'est pas vrai. Il faut qu'il y ait des sanctions lorsqu'on constate qu'il y a une arnaque", argue-t-il.
Pour l'instant, il faut reconnaître que les condamnations ne suivent pas. Il y a en moyenne 8.500 plaintes par an. C'est deux fois plus que contre les garagistes, par exemple. Il y a eu 600 contrôles d'entreprises de dépannage en 2016 ; une centaine de dossiers ont débouché sur une transmission au parquet. Mais les condamnations en justice se limitent à quelques-unes par an, en raison de la complexité des montages devenus quasi-mafieux derrière ces escroqueries.
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