Plus de 10.000 personnes succombent chaque année en France à une mauvaise utilisation de médicaments, selon un collectif de professionnels de la santé. C'est "trois fois plus que les accidents de la route" a-t-il souligné dans un communiqué publié jeudi 22 mars.
Pourtant, au moins la moitié de ces morts sont évitables. Pour le Dr Éric Baseilhac, qui a piloté cette étude, "plus qu'un fléau, cela devient une cause". S'ajoutent à ce chiffre "plus de 130.000 hospitalisations", qui durent en moyenne une dizaine de jours.
"Mauvais dosage, mauvaise prise, non-respect du traitement prescrit, interaction entre plusieurs médicaments... les causes d'un accident lié à un médicament sont diverses et les conséquences loin d'être anodines", écrit le "Collectif Bon Usage du médicament" dans son communiqué.
Cette organisation regroupe de multiples acteurs des professions médicales, paramédicales et pharmaceutiques, de l'industrie pharmaceutique, de l'assurance complémentaire santé, et des systèmes d'information liés à la santé.
Un rapport d'experts remis au ministère de la Santé en 2013 soulignait que la France était un "mauvais élève européen", en particulier parce qu'elle consomme beaucoup de médicaments, vraisemblablement trop. Les patients les plus à risque sont les personnes âgées. Entre 75 et 84 ans, elles prennent en effet quatre médicaments différents, en moyenne.
Le Collectif s'est félicité d'avoir fait baisser leur consommation ces dernières années, en visant par des campagnes d'information les seniors et les professionnels qui les accompagnent. "Les signes d'alerte sont très banals: une fatigue excessive, une diminution de l'appétit, une perte de poids, des vertiges, un malaise, des troubles de l'équilibre, une chute, des pertes de mémoire, des troubles digestifs ou urinaires, des palpitations, des troubles de la vision", rappelle-t-il.
Un colloque sur le sujet est organisé à Paris jeudi 22 mars après-midi, ouvert par la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Les professionnels y feront dix préconisations. Le collectif souhaite en effet renforcer la formation des professionnels de santé ainsi que la "collaboration interprofessionnelle".
Et le Dr Éric Baseilhac, qui a piloté l'étude sur le mauvais usage des médicaments, de prendre l'exemple des messageries sécurisées. Elles devraient permettre aux pharmaciens et médecins de se parler en temps réel d'une ordonnance, les médicaments étant de plus en plus complexes.
Le collectif propose également la création d'un numéro vert, pour que les pharmaciens ou les médecins qui ont des questions aient accès à tout moment à un "référent médicament".
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