Longtemps
assimilé à de l’obscurantisme, l’hypnose est aujourd’hui reconnue comme une
réponse médicale à part entière. "Cette technique permet de mettre en
évidence ce que nous avons au fond de nous. Chez tout le monde, il existe deux
états différents. Un moment où nous sommes dans la maîtrise et le contrôle, et
un autre état, où notre perception s’avère sensorielle, plus élargie",
décrit à RTL.fr le Dr Jean-Marc Benhaiem, dirigeant d’Hypnosis, centre
spécialisé dans les applications médicales de l’hypnose et auteur du Guide de
l’hypnose (éditions In Press).
Grâce à l’hypnose médicale, le patient puise
dans ses propres ressources afin de guérir. "Cette pratique de soins est
intéressante car les pathologies se situent dans la zone contrôle. L’hypnose
sert à détacher la personne de ce mode là et à accéder à un état d’attention
non focalisée".
Un fumeur pense souvent que le tabac est son ami. L’hypnose va l’aider à percevoir autrement le contraire. Pendant la séance, le thérapeute l’encourage à ressentir son corps et l’effet d’empoisonnement et de brûlure provoqué par la cigarette. "Le travail est d’amener le fumeur à se rendre compte que le tabac le blesse et l’aide à mourir. Il doit voir les choses autrement. Fumer est le résultat d’une suggestion alors nous sommes là pour apporter une autre proposition". Généralement, le sevrage peut se faire en une séance suivie d’un arrêt immédiat de la cigarette.
Des études cliniques ont prouvé l’efficacité de l’hypnose contre les douleurs chroniques (migraines, cystites, lombalgies, syndromes post-traumatiques, douleurs abdominales ou liées au cancer). "Pour chaque situation l’approche est différente. L’hypnose ne soigne pas une maladie mais une personne dans sa globalité. Le médecin utilise son effet antalgique". Certains dentistes utilisent aussi l’hypnose pour réaliser leurs soins. Précision, ce n’est pas un médicament mais elle agit en proposant un nouveau contexte où la souffrance n’a plus lieu d’être.
Depuis quelques années, l’hypnose a fait son entrée dans les salles d’accouchement. Elle aide les femmes à se relaxer, à avoir moins peur et à mieux gérer la douleur. L’hypnose peut même être utilisée en remplacement de la péridurale. "L’hypnose aide la femme à mettre sa peur de côté et à prendre de la distance par rapport à son corps. Cette technique apporte au corps un effet antalgique", précise à RTL.fr le Dr Benhaiem, qui a créé le premier diplôme universitaire d’hypnose médicale à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière.
Peur des
araignées, de l’avion, de la foule ou de l’ascenseur, l’hypnose est aussi l'une
des solutions pour tenter de se débarrasser de sa phobie. Cet état permet de
lever les blocages et d’appréhender différemment la situation. "Pendant
la séance, il faut amener le patient à revoir une situation et imaginer un
contexte où tout se passe bien malgré la présence de l’élément phobique".
Les indications s'élargissent progressivement à la perte de poids, fertilité, harcèlement moral, etc. Pour une réelle efficacité, l’important est surtout
que le patient soit prêt, disposé au changement et qu’il ait confiance en son
médecin. Au moment de choisir son praticien, le Dr Benhaiem conseille surtout
que ce soit un professionnel de santé qui sait aussi soigner sans l’hypnose.
Certaines mutuelles remboursent l’hypnose comme une psychothérapie. Il ne faut
pas hésiter à se renseigner avant sur les tarifs du spécialiste et les
conditions de remboursement.
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