Sa chambre a beau ressembler au capharnaüm de tous les adolescents, à 19 ans, Yohan Goutt Goncalves, une gueule d'ange et une flopée de médailles junior sur sa table basse, n'a jamais quitté des yeux ce drapeau maternel punaisé au mur. L'amener dans sa valise pour Sotchi est donc forcément une première victoire.
"Au départ, quand j'en parlais autour de moi au Timor, ils croyaient que c'était une blague. En plus, c'est assez compliqué d'expliquer ce que je fais aux Timorais parce que le mot [ski] n'existe pas dans le dialecte local. Ils appellent ça le patin de neige", explique Yohan Goutt.
Il faut dire que le Timor, petite île tropicale grande comme deux fois la Corse, n'a jamais connu la neige. Alors, à quelques jours de porter le drapeau lors de la cérémonie d'ouverture, le jeune parisien se sait attendu, même s'il n'est pas encore tout à fait au point au niveau de l'hymne national.
"C'est un pays qui est nouveau, il date de 2002. En France, on a eu 300 ans pour apprendre les paroles de la Marseillaise. Moi j'ai eu une dizaine d'années !", plaisante-t-il.
Sauf miracle, ce conte de fée olympique ne devrait pas s'achever sur le podium, même si le happy-end est garanti pour cette petite île qui n'avait jamais qualifié d'athlète aux Jeux Olympiques d'hiver.
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