"Welcome to New York" : Abel Ferrara, le réalisateur, se défend d'être antisémite

Taxé d'antisémitisme par la presse et par Anne Sinclair, ancienne compagne de DSK, le réalisateur du film "Welcome to New York" s'est défendu ce dimanche dans une entretien à l'AFP.

Le réalisateur américain Abel Ferrara assiste au défilé haute-couture de Jean-Paul Gaultier, le 23 janvier 2013 à Paris (archives)

Crédit : AFP / LOIC VENANCE

Abel Ferrara, cinéaste américain et réalisateur du film Welcome to New York inspiré de l'affaire DSK, a rejeté les accusations d'antisémitisme qui pèsent sur lui, ce dimanche 18 mai.

Le quotidien français Le Monde, puis l'ex-femme de DSK Anne Sinclair dans une tribune au Huffington Post, ont estimé que le film faisait preuve d'antisémitisme dans sa description du personnage de l'épouse du héros, interprétée par Jacqueline Bisset. Celle-ci est présentée comme une femme riche, qui aide l'État d'Israël et a hérité d'une fortune amassée pendant la guerre.

"Je ne suis pas antisémite. J'espère que non. J'ai été élevé par des femmes juives", a déclaré Abel Ferrara à l'AFP.

J'ai été élevé par des femmes juives.

Abdel Ferrara

Anne Sinclair exprimé ce dimanche son "dégoût (du) soi-disant face à face des deux personnages principaux, où les auteurs et producteurs du film projettent leurs fantasmes sur l'argent et les juifs".

"Les allusions à ma famille pendant la guerre sont proprement dégradantes et diffamatoires. Elles disent le contraire de ce qui fut. Mon grand-père (le célèbre marchand d'art Paul Rosenberg), a dû fuir les nazis, et a été déchu de sa nationalité française par le gouvernement de Vichy. Mon père a rejoint la France Libre et a combattu jusqu'à la Libération. Dire autre chose relève de la calomnie", continue-t-elle, dénonçant ces attaques "clairement antisémites".

Les allusions à ma famille pendant la guerre sont proprement dégradantes et diffamatoires.

Anne Sinclair

La journaliste précise qu'elle n'ira pour autant pas en justice : "Je n'attaque pas la saleté, je la vomis".

Interrogé peu avant la publication de la tribune d'Anne Sinclair, Abel Ferrara se défend d'avoir sali la mémoire du père de l'ex-femme de DSK : "Ce n'était pas un collaborateur. Il a failli être tué par la gestapo. Il était tout le contraire. Il est passé tout près d'être descendu comme six millions de juifs".

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