C'est à lire : "Snjór" de Ragnar Jónasson

Snjór, qui veut dire "neige" en islandais, le polar de Ragnar Jónasson paru aux éditions de la Martinière, est ce dimanche dans C'est à lire. Une histoire qui se déroule dans un trou. Un trou plein de neige. C'est ainsi qu'on peut décrire Siglufjördur, la ville la plus septentrionale d'Islande. Enfin, "ville", c'est un bien grand mot. Dix rues en bord de mer, quelques centaines d'habitants et le glorieux souvenir de l'époque du hareng, quand le poisson miraculeux assurait la fortune de l'endroit. Plus de hareng, plus d'argent.

Reste la picole et l'ennui. Et une association culturelle assez dynamique, menée tambour battant par Hrolfur, ex-écrivain à succès désormais en retraite. Trois policiers montent la garde sur ce paradis blanc. Deux anciens et Ari Thor, le petit nouveau tout juste arrivé de la capitale. De mémoire de gardien de la paix, il ne s'est jamais rien passé de notable à Siglufjördur. Bien entendu, l'arrivée du jeune policier va coïncider avec deux morts suspectes. Et alimenter une enquête d'une formidable originalité. Un huis clos hivernal en pleine tempête, trois mois tout juste après la faillite bancaire du pays, à l'automne 2008.

Comme dans presque tous les polars scandinaves, le rythme est lent, les rebondissements mous et les personnages très calmes. Ça peut sembler soporifique. Ça ne l'est pas. C'est même tout le contraire. On a là une intrigue passionnante, parfaitement menée par Ragnar Jonasson, jusqu'au dénouement, très inattendu. Eh oui, Siglufjördur peut même nous réserver des surprises.