"Manuel Valls va devoir tout négocier", faute de majorité absolue à l'Assemblée
CHRONIQUE - Avec seulement 46% de l'Assemblée qui a voté son programme de stabilité, Manuel Valls va devoir faire de "l'équilibrisme", selon Alexis Brézet, directeur des rédactions du "Figaro".
Lors du vote du plan d'économies de Manuel Valls, le 29 avril à l'Assemblée, 41 députés socialistes se sont abstenus. Avec 265 oui sur 577 voix, le Premier ministre ne dispose donc que d'une majorité relative d'une trentaine de voix.
30 abstentions de plus en trois semaines
"En trois semaines, entre la déclaration de politique générale de Manuel Valls et le vote du programme de stabilité, le nombre de mutins au sein du PS est passé de 11 à 41. (...) Si la fronde continue de s'étendre au même rythme, la majorité relative deviendrait vite une minorité", souligne Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro.
Gouverner la France avec une majorité relative est compliqué mais pas impossible. Michel Rocard l'a fait entre 1988 et 1991. "Comme Rocard en son temps, [Manuel Valls] va devoir faire de l'équilibrisme, estime Alexis Brézet. Dès le mois de juin avec l'examen des projets de loi rectificatifs du budget de la Sécu, qui sont censés traduire dans les faits les fameuses économies, il va lui falloir tout négocier." Une situation délicate et épuisante.
Trois hypothèses
Comment Manuel Valls peut-il s'en sortir ? Alexis Brézet voit trois solutions. La première : les frondeurs socialistes rentrent progressivement dans le rang. La deuxième : les centristes passent du côté des socialistes mais on voit mal pourquoi ils le feraient alors que les mécanismes de scrutin majoritaire et la sociologie de leurs électeurs les ont toujours retenus du côté de la droite.
La dernière solution est la dissolution. "En cas de blocage, François Hollande devrait s'y résoudre", selon Alexis Brézet, qui ajoute : "La majorité sera franche, massive mais elle sera de droite."
