Européennes 2014 : Juncker et Schulz prêts à accorder un délai à la France pour diminuer ses déficits

Si la France peut justifier du besoin d'un délai supplémentaire pour ramener ses déficits en-dessous de la barre des 3%, autant la droite que les socialistes européens seraient prêts à lui accorder, selon les candidats des deux partis à la présidence de la Commission européenne qui débattaient sur RTL.fr et LCI mardi 13 mai.

"Il appartient à la Commission de juger si la France doit bénéficier d'un délai", explique Jean-Claude Juncker, candidat du PPE (droite). "Je n'ai a priori aucune raison de prolonger le délai accordé à la France", précise l'ancien président de l'Eurogroupe, mais s'il est choisi pour présider la Commission, il étudiera le programme de stabilité de la France. Martin Schulz (PSE, socialiste) lui répond qu'il octroiera un délai supplémentaire "en cas de nécessité". "Si la France gagne la stabilité dont nous avons tous besoin en Europe avec une année supplémentaire, alors il faut lui donner", explique le socialiste allemand.

Les candidats règlent leurs comptes

Chaque candidat a profité de la question pour s'en prendre directement aux partisans de son adversaire. "Je ne suis pas l'homme que décrit le parti socialiste français", a martelé Jean-Claude Juncker, qui refuse d'être "l'homme de l'austérité". 

Martin Schulz, de son côté, a rappelé que "les partisans de Jean-Claude Juncker en Allemagne" l'ont qualifié de "traître" pour avoir soutenu la France qui demandait un délai supplémentaire pour atteindre le seuil des 3% de déficit public. "Ils ont dit que j'avais trahi l'Allemagne", raconte le candidat.

Martin Schulz a reçu le soutien officiel de François Hollande pour les élections européennes. Jean-Claude Juncker est soutenu par Angela Merkel.