La garde à vue du député LREM Thierry Solère, visé depuis 2016 par une enquête à Nanterre pour fraude fiscale et trafic d'influence notamment, a été levée à 21h45 "sur avis médical", a indiqué le parquet de Nanterre dans un communiqué.
"Les investigations nécessaires à la manifestation de la vérité et à la vérification de certains éléments avancés par Thierry Solère (...) se poursuivent", a précisé le parquet. Les avocats de l'élu des Hauts-de-Seine, Me Pierre-Olivier Sur et Mathias Chichportich, ont ajouté qu'il n'avait "pas été déféré devant un juge d'instruction en vue d'une mise en examen". "Le parquet n'a pris aucune mesure coercitive ou d'interdiction quelconque à son encontre", ont précisé les avocats.
L'immunité parlementaire de M. Solère avait été levée le 11 juillet, à la demande du parquet et de l'intéressé. L'ex-élu Les Républicains est visé depuis septembre 2016 par une enquête ouverte par le parquet de Nanterre à la suite d'une plainte de Bercy pour "fraude fiscale". En janvier 2017, les investigations ont été élargies aux infractions de "trafic d'influence, corruption, abus de biens sociaux, financement illicite de dépenses électorales, manquements aux obligations déclaratives à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) et recels de ces infractions", a déclaré le parquet dans son communiqué.
M. Solère est soupçonné notamment de fraude fiscale sur la période 2010-2013, alors qu'il était conseiller général des Hauts-de-Seine et travaillait en parallèle comme conseiller dans le privé, avait révélé le Canard enchaîné l'été dernier. Le parlementaire avait répliqué à l'époque avoir fait l'objet d'un "contrôle classique", et n'avoir commis "aucun délit fiscal". Au-delà, il est aussi soupçonné de s'être servi de sa position pour "aider ses sociétés clientes à obtenir des contrats publics", selon un article du Monde publié récemment, citant un document du parquet.
L'embauche de l'épouse d'un ex-dirigeant d'une société cliente en tant qu'assistante parlementaire pose en outre question aux enquêteurs, ainsi que des transactions avec un promoteur immobilier. Des "faux prêts" auraient été consentis par les sociétés de ce promoteur, permettant l'acquisition de "trois appartements" revendus ensuite "à ces mêmes sociétés en opérant au passage des plus-values", d'après Le Monde.
M. Solère "regrette les fausses informations répandues en particulier s'agissant de 'faux prêts' dont il aurait bénéficié", ont assuré à l'AFP Mes Sur et Chichportich. En marge de cette affaire, l'ex-garde des Sceaux socialiste Jean-Jacques Urvoas, soupçonné d'avoir transmis à M. Solère des éléments sur l'enquête, a été mis en examen en juin par la Cour de justice de la République pour "violation du secret professionnel".
Après avoir présidé le Comité d'organisation de la primaire de la droite, Thierry Solère a lâché en pleine campagne présidentielle François Fillon, comme Bruno Le Maire et ses proches Édouard Philippe et Gérald Darmanin, tous membres du gouvernement d'Emmanuel Macron aujourd'hui. Exclu des Républicains, un temps membre des "Constructifs" (devenus Agir), il a rejoint La République en marche.
Bie
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