Procès du "séducteur de l'Essonne" : après trois jours d'audience, la défense sème le trouble chez les jurés

L'audience était très attendue ce mercredi 30 avril au procès du serial séducteur Jamel Leulmi. L'homme de 36 ans est soupçonné d'avoir assassiné sa femme et tenté de tuer une autre petite amie pour toucher leurs assurances décès. Après trois jours de procès à la cour d'assises d'Évry, l'actuelle compagne du suspect, Céline, a pris la parole. Un témoignage décisif. 

Jamel Leulmi le sait, son sort se joue ces jours-ci sur ce témoignage. Céline a 38 ans, les cheveux lisses, des perles aux oreilles. Pendant plus de cinq heures, elle a répondu sans ciller. Jamel et Céline ont été pacsés, dépacsés, puis repacsés. Entre temps, il y a eu des dizaines d'autres femmes. Céline, elle, encaisse. Elle se dit blessée par toutes ces infidélités. Mais elle sûre d'une chose : Jamel est innocent.

La défense dénonce une enquête bâclée

"J'ai appris après la procédure qu'il y avait eu des infidélités. Mais je ne vois pas où et en quoi il m'a manipulée. J'ai souffert d'être la conjointe de Jamel parce que ma vérité dérangeait. Mais ma vérité, c'est ma vérité", confie-t-elle à RTL. Sa vérité tient en quelques heures. Le 20 décembre 2009, Jamel et Céline sont en vacances au Maroc. Cette même nuit, Julie Derouette est agressée quelque part sur une route de Marrakech. Elle dit avoir suivi Jamel. L'accusé, lui, affirme qu'ils étaient à Casablanca. 

Son avocat, Me Éric Dupond-Moretti, bondit. "C'est bien simple, l'une de vous deux ment. Protégez-vous un assassin ?". "Non", répond Céline. Le rouleau compresseur est en marche. La défense dénonce une enquête bâclée. Les gendarmes n'ont pas vérifié certains alibis, des retraits bancaires et de téléphonie. Plus de 1.800 messages ont été échangés entre Jamel et sa principale accusatrice en quelques semaines. Jamais analysés. Les jurés ont l'air plus perdus que jamais.