Anthony Draoui a été condamné vendredi 3 octobre à une peine de 30 ans de réclusion criminelle, assortie d'une période de sûreté des deux tiers, par la cour d'assises de l'Ardèche qui le jugeait pour le meurtre de la jeune Marie-Jeanne Meyer, dont le corps avait été retrouvé brûlé en 2011.
Elle avait 17 ans lorsque sa route a croisé celle d'Anthony Draoui. Le 18 juin 2011, Marie-Jeanne Meyer faisait simplement son jogging habituel sur les hauteurs escarpées de Tournon (Ardèche) quand elle a été sauvagement tuée. Son corps dénudé, en partie calciné et démembré était retrouvé trois jours plus tard dans une fosse remplie de pierres et recouverte de branchages.
Trois ans après avoir basculé dans l'horreur, la famille Meyer faisait face au meurtrier présumé pour la première fois devant le cour d'assises de l'Ardèche ce mardi 30 septembre. Interpellé fortuitement en Espagne après un an de cavale, Anthony Draoui, un jeune marginal de 22 ans dont l'ADN avait été retrouvé sur les lieux du crime, était physiquement méconnaissable dans le box des accusés.
Il ne porte plus le catogan comme sur les photos publiées dans la presse au moment de son arrestation. Cheveux courts, collier de barbe et moustache, regard sombre, il affiche un embonpoint d'une trentaine de kilos qui contraste avec l'image du marginal interpellé fortuitement en Espagne après un an de cavale.
Dans le box, il répond au président de la cour d'assise d'une voix grave et posée. Il décline son identité, SDF, sans profession et déroule le fil de son existence chaotique. Il donne le nom de sa mère. "Pour le père, je ne sais pas", déclare, tête basse, ce fils unique d'une mère toxicomane alcoolique et dépressive, ballotté dans son enfance de foyer en foyer.
"Oui", il reconnaît le meurtre, "c'est tout". "Non", il n'a pas démembré la victime, répond-il au président de la cour d'assise qui le juge jusqu'à vendredi. "Je ne pense pas que je sois dangereux, c'est intervenu dans un contexte particulier, la faim, le froid, la solitude", explique l'accusé qui vivait depuis un mois, lors du drame, dans un campement de fortune où il a conduit sa victime sur les hauteurs de Tournon.
À la barre, le psychiatre René Pandelon évoque comment l'accusé avait "fait une narration froide du meurtre" de Marie-Jeanne, expliquant avoir été pris "d'une colère subite" et l'avoir "frappé avec un couteau" parce qu'elle l'avait "rejeté" lorsqu'il avait tenté de l'embrasser. Mais il a indiqué avoir "peu de regrets et pas de remords", continue-t-il, mettant cela sur le compte de ses carences affectives.
Face à lui, les parents, frères et sœurs de Marie-Jeanne restent impassibles malgré la colère et la douleur. Jean-Philippe Meyer, le père de l'adolescente, n'attend qu'une chose de ce procès. "Je suis là pour entendre la vérité. J'espère que cette fois la justice ira jusqu'au bout. Il n'était peut-être pas tout seul. Ce n'est pas clair au niveau des ADN".
Sauf qu'hormis une trace d'ADN inconnue, rien dans le dossier n'accrédite la thèse du complice. Anthony Draoui a toujours expliqué qu'il avait agi seul.
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