En dépit des tractations diplomatiques de la communauté internationale, huit condamnés à mort ont été exécutés pour trafic de drogue, parmi lesquels sept étrangers. Une Philippine a elle obtenu un sursis, selon des médias locaux. Une personne soupçonnée de l'avoir recrutée pour transporter de la drogue en Indonésie s'est en effet rendue aux autorités aux Philippines.
"Nous sommes tellement heureux. Je n'arrive pas y croire. Je n'arrive pas à croire que mon enfant va vivre", a déclaré Celia Veloso, mère de la condamnée, à la radio philippine DZMM. "Les miracles se réalisent donc", a-t-elle ajouté.
Les huit hommes (deux Australiens, un Brésilien, quatre Nigérians et un Indonésien) ont été passés par les armes au complexe pénitentiaire de l'île isolée de Nusakambangan, accessible par la ville portuaire de Cilacap, selon les médias. Aucune confirmation officielle n'a pu être obtenue pour le moment.
L'Australie a annoncé le rappel de son ambassadeur après les exécutions de deux de ses ressortissants, selon le Premier ministre Tony Abbott. Un responsable du ministère australien des Affaires étrangères avait pris position sur Twitter en qualifiant la peine de mort d'"abus de pouvoir étatique" et le leader de l'opposition travailliste australienne Bill Shorten avait demandé une "réponse forte" de la part du gouvernement de son pays.
Le gouvernement brésilien a accueilli avec "profonde consternation" l'exécution en Indonésie pour trafic de drogue de Rodrigo Gularte, deuxième Brésilien exécuté dans l'archipel depuis le début de l'année, et annoncé qu'il réévaluerait sa relation avec ce pays. Le chef de la diplomatie brésilienne Mauro Vieira a rappelé depuis Bogota que Gularte souffrait de schizophrénie et assuré "ne pas contester le processus judiciaire (...) mais contester l'application de la sentence, pour des raisons humanitaires".
De son côté, la France a réagi en rappelant "son opposition à la peine de mort, en tous lieux et en toutes circonstances" et s'est dit "solidaire avec les pays des ressortissants" étrangers exécutés. "Les autorités françaises demeurent totalement mobilisées en faveur de Serge Atlaoui, dont la situation reste très préoccupante", a ajouté le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Le Français reste en attente de la décision du tribunal administratif de Jakarta, qui examine un ultime recours concernant le Messin de 51 ans, condamné à mort pour trafic de drogue.
En Indonésie, les condamnés à mort sont extraits de leur cellule à l'isolement, conduits dans une clairière, attachés à un poteau et fusillés par un peloton d'exécution de 12 tireurs. Condamné à la peine capitale, Serge Atlaoui, avait été retiré au dernier moment de cette liste en raison d'un recours devant la justice. Mais le parquet général indonésien a réaffirmé qu'en cas de rejet de sa procédure administrative, il serait exécuté seul et que les autorités n'attendraient "pas très longtemps".
Intransigeant sur l'application de la peine de mort pour trafic de stupéfiants, le président indonésien Joko Widodo est resté sourd aux nombreux appels à la clémence et aux pressions diplomatiques internationales contre la peine capitale, qui s'étaient intensifiées jusqu'au dernier moment.
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