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Viol à Stanford : six mois de prison, la "douce" peine qui scandalise les États-Unis

Un étudiant de l'université de Stanford a écopé d'une peine de six mois de prison, dont trois fermes, pour le viol d'une étudiante inconsciente.

Brock Turner, condamné à six mois de prison dont trois fermes, pour le viol d'une étudiante
Claire Gaveau & AFP
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Six mois de prison, dont trois fermes. C'est la peine que devra purger un élève de l'université de Stanford, aux États-Unis, après le viol d'une étudiante inconsciente lors d'une soirée sur le campus le 17 janvier 2015. Une condamnation largement décriée outre-Atlantique alors que le juge californien Aaron Persky a justifié sa décision en affirmant qu'un emprisonnement plus long de l'accusé, âgé de 20 ans, aurait eu un "impact profond" alors qu'il avait fait preuve de "remords sincères".

Le jeune homme, Brock Turner, risquait pourtant jusqu'à 14 ans de prison. Et malgré une sentence jugé trop "douce" par la victime, le père de l'accusé a alimenté la polémique. La punition est une peine trop "dure" pour "20 minutes d'action sur une vie de 20 ans", selon lui. Avant d'ajouter que son fils ne serait "jamais plus cette personne toujours joyeuse".

Je voulais enlever mon corps comme une veste et le laisser à l’hôpital avec tout le reste

La victime, âgée de 23 ans aujourd'hui

Mais que dire de la vie de la victime ? Dans une lettre lue au tribunal, et transmise au site Buzzfeed, la jeune femme, aujourd'hui âgée de 23 ans, décrit son angoisse et sa colère face à ce qu'elle a vécu. Son témoignage est glaçant : "Tu ne me connais pas, mais tu as été à l'intérieur de moi", commence-t-elle en s'adressant directement à Brock Turner. Sans se souvenir de ce qui s'était passé la veille, elle raconte s'être réveillée dans un lit d'hôpital à San Jose. Les blessures, les pansements, les examens médicaux, la douleur... Chaque détail est relaté jusqu'à cette prise de conscience. "Quand on m'a enfin autorisée à utiliser les toilettes, j'ai baissé mon pantalon d'hôpital, voulu baisser ma culotte et n'ai rien trouvé. Je me rappelle encore la sensation de mes mains touchant ma peau et n'attrapant rien", a-t-elle expliqué durant l'audience.

La suite est une véritable descente aux enfers pour cette jeune femme qui affirme n'avoir "aucun mot pour décrire ce qu'elle ressent". "Je suis restée là à examiner mon corps sous l’eau et je me suis décidée : je ne veux plus de mon corps. J’en étais terrifiée, je ne savais pas ce qui était passé dedans, s’il avait été contaminé, qui l’avait touché. Je voulais enlever mon corps comme une veste et le laisser à l’hôpital avec tout le reste".

Le fléau des viols sur le campus américain

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Et si l'accusé assure que la jeune femme était consentante, cette dernière contredit ces affirmations. "J'ai lu quelque chose que je ne pardonnerai jamais ; j'ai lu que d'après lui, j'avais aimé ça. J'avais aimé ça", détaille celle qui a appris exactement ce qui lui était arrivé en lisant l'actualité. "C'est comme ça que j'ai appris ce qui m'était arrivé, assise à mon bureau devant un article. J'ai appris ce qui m'était arrivé au même moment que le reste du monde", regrette-t-elle.

J'étais l'antilope blessée du troupeau, complètement seule et vulnérable

La victime, âgée de 23 ans aujourd'hui

Autre point de discordance ? La place accordée à l'alcool dans cette affaire qui remue l'Amérique. "Ce n'est pas l'alcool qui m'a déshabillée, doigtée, qui a laissé le sol écorcher mon visage, mon corps presque nu (...) Ce n’est pas une énième coucherie bourrée d’étudiants résultant d’une suite de mauvaises décisions. Une agression n’est pas un accident", relate-t-elle. Avant d'affirmer devant Brock Turner : "Je veux montrer qu'une nuit trop alcoolisée peut ruiner deux vies. La vôtre et la mienne"

Et si elle s'est définie comme "l'antilope blessée du troupeau, complètement seule et vulnérable", la jeune femme est aujourd'hui au cœur d'un affaire médiatique. Cette histoire a braqué les projecteurs sur le fléau des viols sur les campus américains qui, selon une étude, touche une femme sur six pendant leur première année d'université, l'alcool ou les drogues les empêchant souvent de se défendre. 

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