Jusqu'à quand durera le sursis accordé à Serge Atlaoui ? Condamné à mort en Indonésie pour trafic de drogue, le Français a été retiré de la liste des exécutions imminentes en raison d'une procédure en cours devant le tribunal administratif de Jakarta. Si la procédure en cours était rejetée, il serait fusillé seul a indiqué ce lundi 27 avril Tony Spontana, porte-parole du parquet. Seul exception possible : si un autre condamné voyait son dernier recours rejeté au même moment qu'Atlaoui, "nous pourrions nous arranger" pour les exécuter en même temps, a-t-il dit.
Huit étrangers - d'Australie, du Brésil, des Philippines et du Nigeria - et un Indonésien, condamnés à mort pour trafic de drogue dans une affaire distincte de celle de Serge Atlaoui, sont actuellement en attente d'exécution. Les autorités indonésiennes leur ont notifié samedi que la sentence était imminente. Le Français devait initialement être exécuté avec ces neuf détenus mais le Français avait été retiré de la liste au dernier moment, les autorités invoquant la procédure en cours devant le tribunal administratif. Une loi indonésienne prévoit cependant que tous les condamnés dans une même affaire doivent être exécutés en même temps. Le Français a été condamné à mort dans la même affaire que huit autres détenus, dont aucun ne figure sur la liste des exécutions imminentes.
Aucune date n'a été fixée à ce jour pour l'examen du recours d'Atlaoui qui conteste devant le tribunal administratif de Jakarta l'absence de motivation dans le rejet de sa demande de grâce par le président indonésien, Joko Widodo. Une procédure semblable introduite récemment par d'autres condamnés a été rejetée. Intransigeant sur la peine de mort pour les condamnés à mort pour trafic de drogue, Joko Widodo, surnommé Jokowi, est resté sourd à toutes les pressions diplomatiques internationales contre l'application de la peine capitale et indifférent à tous les appels à la clémence.
Serge Atlaoui, incarcéré depuis dix ans, affirme qu'il n'a fait qu'installer des machines industrielles dans ce qu'il croyait être une usine d'acrylique, et qui abritait en réalité une fabrique clandestine d'ecstasy. Son ultime recours devant la Cour suprême en avril avait été rejeté en moins de deux semaines. Des procédures similaires introduites par des trafiquants condamnés en même temps que lui sont toujours en cours d'examen, certaines depuis un an et demi.
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