États-Unis : il refuse de se taire, le juge le fait bâillonner avec du scotch

Une audience surréaliste. Un juge de Cleveland dans l’État de l’Ohio a fait bâillonner un accusé qui refusait de se taire lors du verdict de son procès. Une vidéo de l’incident a été diffusée par la chaîne Fox8 mardi 31 juillet. On y voit l’accusé, Franklyn Williams, qui essaye de se défendre alors que le juge, John Russo, ne l’y a pas invité. Une attitude qui ne plaît manifestement pas à ce dernier. "C’est moi le juge ici. Ferme-la et je te dirai quand tu pourras parler. Compris ?", intime-t-il à Franklyn Williams.

Le juge explique alors à l’accusé qu’il souhaite d’abord entendre ses avocats, avant de lui donner la parole. Mais Franklyn Williams insiste. "Vous essayez de me prendre la vie, et vous ne me laissez pas vous dire ce qui se passe", lance-t-il. Le juge lui donne alors un ultime avertissement : "Si nous le devons, je vais vous bâillonner… Vous aurez une chance de parler."  Face au refus de l’accusé de se taire, John Russo demande finalement aux six policiers d’intervenir pour le bâillonner.

"Je me suis senti tellement humilié"

Une séquence qui a vite été repérée par l’American Civil Liberties Union of Ohio, une association de défense des droits de l’homme. "Nous ne pouvons pas considérer cela comme normal. C’est humiliant. Cela ne prive pas juste cette personne de la possibilité de parler avant que sa vie ne lui soit enlevée, ça lui vole sa dignité", a-t-elle estimé dans un tweet.

"Je me suis senti tellement humilié. Le juge ne m’a pas permis de dire ce que j’essayais de dire dans mon dossier. Il m’arrêtait toujours avant que je puisse expliquer quoi que ce soit en mon nom", a pour sa part confié Franklyn Williams à Fox8.

De son côté le juge Russo s’est défendu en disant qu’il n’avait pas prévu d’aller aussi loin, mais que le manque de respect de l’accusé envers l’institution judiciaire avait justifié sa décision. Finalement, Franklyn Williams qui était jugé pour trois vols à main armée a été condamné à 24 ans de prison pour vol, enlèvement et utilisation abusive de cartes de crédit.

À lire aussi

justice

Un homme condamné pour avoir envoyé 200.000 dollars en espèces à sa mère en Alsace