Les deux mystérieux passagers qui avaient embarqué avec des passeports européens volés, déclenchant une enquête pour terrorisme après la disparition samedi du Boeing 777 de Malaysia Airlines, apparaissent désormais plus comme de jeunes migrants en quête d'une nouvelle vie, ont estimé des responsables, ce mardi 11 mars.
Le cas des deux hommes, présents sur le vol MH370 disparu samedi peu après son décollage de Kuala Lumpur, met désormais en lumière le monde obscur de l'immigration clandestine à travers l'Asie du sud-est, connue comme une plaque tournante du trafic d'êtres humains.
L'organisation policière internationale Interpol a indiqué ce mardi que les deux passagers seraient arrivés en Malaisie depuis le Qatar avec des passeports iraniens non signalés volés, aux noms de Delavar Seyed Mohammad Reza, 29 ans, et Pouri Nour Mohammadi, 18 ans. Ils ont ensuite utilisé des passeports autrichien et italien volés pour embarquer sur le vol de Malaysia Airlines qui emmenait 239 personnes à Pékin.
Pour le secrétaire général d'Interpol, Ronald Noble, il est de plus en plus certain que ces individus n'étaient "pas des terroristes", mais peut-être juste des clandestins. "Nous devrions tous être inquiets que plus d'un milliard de fois chaque année, des gens passent les frontières ou embarquent dans des avions sans que leur passeport ait été vérifié dans la base de donnée d'Interpol" des passeports volés et perdus, a-t-il insisté.
La police thaïlandaise
a de son côté indiqué ce mardi qu'un présumé passeur iranien du nom de "M.
Ali" avait organisé l'achat des billets d'avion des deux passagers au
nom des passeports volés par l'intermédiaire d'une agence de voyage de
Pattaya, station balnéaire dans le sud de Bangkok connu pour son
industrie du sexe. "Nous pensons que ces deux passeports ont été
volés par un gang de trafiquants d'êtres humains qui envoie des gens
travailler dans des pays tiers, en particulier en Europe", a précisé le
patron de la police dans le sud du pays, le général Panya Maman.
Selon lui, "M. Ali" vit en Malaisie et aurait des liens avec un réseau spécialisé dans le passage de clandestins du Moyen-Orient vers l'Europe, via d'autres pays. Ce réseau aurait également des liens à Pattaya, et sur l'île thaïlandaise de Phuket, prisée des touristes, a-t-il ajouté, estimant que 2.000 passeports étaient perdus ou volés dans le pays chaque année.
Téhéran a de son côté proposé "sa coopération", selon le ministère iranien des Affaires étrangères Marzieh Afkham, qui a promis de fournir toute information disponible.
Selon des défenseurs des droits de l'Homme, de plus en plus d'Iraniens fuient la République islamique. "Ces dernières années, il y a eu une augmentation du nombre de personnes quittant l'Iran et venant ici" en Malaisie, a expliqué Sharuna Verghis, directrice de l'ONG de soutien aux réfugiés Health Equity Initiative. Certains veulent échapper aux persécutions, notamment après avoir changé de religion, a-t-elle ajouté.
Un
Autrichien du nom de Christian Kozel et un Italien du nom de Luigi
Maraldi apparaissent sur la liste des passagers du vol MH370 mais aucun
des deux n'était à bord de l'appareil qui a perdu le contact avec le
contrôle aérien quelque part entre la côte orientale de la Malaisie et
le sud du Vietnam.
"M. Ali" avait demandé le 1er mars à l'agence
de voyage Grand Horizon à Pattaya de réserver les billets les moins
chers pour l'Europe, selon le chef de la police de la ville, le colonel
Supachai Phuykaeokam. Quelques jours plus tard, Grand Horizon
avait fait émettre les billets électroniques par une autre agence et un
ami de "M. Ali" avait payé les tickets en liquide.
Des
informations de vol consultées par l'AFP montrent que les deux billets,
portant des numéros consécutifs et payés 20.215 baths (450 euros),
étaient à destination de Francfort, via Pékin et Amsterdam pour l'un,
et de Copenhague pour l'autre. Selon la police suédoise, Delavar
Seyed Mohammad Reza, qui voyageait avec le passeport italien, comptait
se rendre en Suède pour y demander l'asile. Un parent éloigné qui
l'attendait sur place a informé la police suédoise que le jeune homme se
trouvait à bord de l'avion.
Les deux propriétaires légitimes des passeports avaient signalé leurs documents volés à Phuket en 2012 et 2013. Celui
de Maraldi avait disparu lorsqu'il l'avait laissé comme caution pour
louer une moto sur l'île, selon la police. Une disparition plutôt
courante pour des passeports de touristes, a indiqué une source
diplomatique.
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