Airbnb, le plus grand site de location d'appartements entre particuliers, va collecter la taxe de séjour pour le compte des collectivités locales. Le géant américain rentre dans le rang. Le blouson noir californien enfile le costume trois pièces et, accessoirement, le képi de collecteur de taxes locales. Dès le 1er octobre, Paris sera son premier guichet. Les autres grandes villes françaises suivront très vite.
La collecte sera automatisée. Elle représentera dans un premier temps 0,83 euro par personne et par nuitée. C'est le montant de la taxe municipale et départementale de la catégorie "meublés touristiques non classés".
C’est un virage, parce qu’à l’exception de San Francisco, Airbnb s’est toujours refusé à composer avec les autorités. Mais Paris vaut bien une exception : c’est de très loin la plus courue des destinations de cette plateforme collaborative dans le monde.
Depuis le début de l’année, 2,5 millions de touristes et voyageurs dont 40% de français, ont été hébergés par l’entremise d’Airbnb. La moitié d’entre eux à Paris. On parle donc de chiffres significatifs et de masses financières qui le sont tout autant. On estime cette année que près de 200 millions d'euros pourraient être redistribués aux loueurs parisiens. Le double dans le reste de l’hexagone.
Pour la capitale, c’est une levée de taxe garantie d’environ 10 millions d'euros. Une somme qui devrait certainement très vite augmenter puisque le niveau de la taxe de séjour est à la discrétion des élus.
La plateforme est-elle désormais dans la légalité ? Ce n’est certainement pas l’avis des hôteliers, qui assistent à une sophistication de l’offre d’Airbnb. Elle propose désormais un service dédié aux logements haut de gamme, qui fait directement concurrence aux hôtels de luxe et, plus discret mais tout aussi vampirisant, un service réservé aux entreprises qui détachent des cadres en mission. Plus de mille sociétés y sont déjà inscrites.
Maintenant sur le fond, son activité est tout à fait légale : un particulier peut louer sa résidence principale quatre mois par an. Le Fisc taxe les revenus à des niveaux supérieurs à ceux de l’hôtellerie traditionnelle. En fait, avec Airbnb, comme avec Uber et toutes les jeunes entreprises de la nouvelle économie, ce sont les règles mêmes du business traditionnel qui sont bousculées. Nos législations encadrent des activités qui sont nées au XIXème et au XXème siècle. Elles sont déphasées face à ces nouveaux acteurs.
05/20 à Ségolène Royal. La ministre de l'Écologie veut offrir des convecteurs en échange de vieux radiateurs électriques. C'est mignon ! Mais un convecteur qui dégage une chaleur de 1.000 watts consomme autant d'énergie qu'un vieux radiateur de même puissance. Cela s'appelle la loi de Joule. Il faut qu'au ministère on reprenne le livre de physique de seconde avant des initiatives aussi farfelues.