Les Françaises n'allaitent pas assez leur bébé
REPLAY - DÉCRYPTAGE - Selon une étude, les mères françaises allaitent leur enfant pendant 4 mois au lieu des 6 recommandés par l'OMS.
Les mères françaises devraient allaiter plus. Selon une étude de Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et de l'université Paris-Descartes, la durée moyenne d'allaitement des bébés en France s'élève à 4 mois (17 semaines). Cela reste encore trop court par rapport aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui préconise 6 mois d'allaitement maternel "exclusif" puis un "partiel" jusqu'à deux ans. Une recommandation qui n'est suivie que par 9,9% des mères en France. L'étude souligne tout de même que la durée médiale est en progression, car elle était de 8 à 10 semaines dans les années 1990.
Les chercheurs ont établi une corrélation entre la durée d'allaitement, la situation familiale et le niveau de vie des mères de famille. Les femmes qui allaitent le moins longtemps sont celles qui ont comme niveau d'études le CAP, le BEP ou le lycée, celles qui ont moins de 30 ans, vivent seules ou en couple sans être mariées. Les femmes en surpoids ou qui fument font également partie de cette catégorie. Les mères qui disposent de bons revenus, d'un poste à responsabilités et d'un congé parental sont en revanche les plus assidues.
Des bienfaits pour le bébé et pour la mère
Allaiter un bébé offre plusieurs vertus. Le lait maternel délivre notamment aux nourrissons une protection contre les infections grâce aux anticorps produits par la mère. Il est prouvé que les enfants nourris au sein sont plus résistants aux gastro-entérites, diarrhées, otites et bronchites. L'effet protecteur s'applique aussi à l'asthme, à condition que l'allaitement exclusif ait lieu pendant au moins 4 mois. L'allaitement permet également de prévenir le risque de surpoids à l'âge adulte. Nourri le plus souvent à la demande, l'enfant apprend plus tôt à autoréguler son alimentation que celui qui est au biberon.
Le cerveau bénéficie aussi de l'allaitement. À deux ans, l'apprentissage de la langue est un peu plus précoce. À trois ans, les capacités à accomplir certaines tâches sont plus grandes (s'habiller seul, tenir un crayon...). Des bénéfices modestes mais réels qui sont expliqués par la richesse du lait maternel en acide gras essentiels, de bonne qualité, très bien assimilés par le nourrisson et indispensables au développement cérébral.
Quant aux mères, nourrir par le sein son bébé réduit le risque d'hémorragie après l'accouchement. Cela permet aussi une perte plus rapide des kilos accumulés pendant la grossesse. À long terme, il y a aussi moins de risques de souffrir d'ostéoporose ou de développer un cancer du sein.
