Lundi 20 janvier 2014 : L'affaire des paras de Francazal
Au cours de l'été 1989, quatre parachutistes de la base militaire de Francazal se lancent dans une virée meurtrière qui fera quatre victimes. Il violent et tuent une femme et deux jeunes filles avant de commettre leur dernier crime : le meurtre d'un garde-chasse.
Bonjour à tous !
Nous ouvrons aujourd'hui le dossier d’une affaire terrible qui s’est déroulée à la fin des années 80 : L’affaire des paras de Francazal.
Tout commence par une série de meurtres et de viols dans la région de Toulouse. En l’espace de deux mois, entre mai et juillet 1989, on retrouve les cadavres de 3 jeunes filles, dont une âgée de 12 ans, dans les environs d’un camp militaire voisin de la base aérienne de Francazal.
L’enquête conjointe de la gendarmerie et de la Police judiciaire « cible » 4 appelés parachutistes qui ont déserté pendant cette période. Deux d’entre eux seront identifiés et interpellés en Isère, à la fin du mois de juillet, après le meurtre gratuit d’un garde-chasse.
Le procès des paras de Francazal a profondément marqué tous ceux qui l’ont suivi, à cause de la révélation des sévices barbares subis par les victimes et des conditions de leurs exécutions dirigées par l’un des assassins agissant comme une sorte de « chef de meute ».
Jacques Pradel
Le 30 mai 1989, Isabelle Rabou, 23 ans, disparait après une soirée avec
des amis. Sa voiture calcinée est rapidement retrouvée dans un champ
près du camp militaire de Francazal. Les enquêteurs s'intéressent
rapidement à cette base mais ne trouvent rien de suspect. Le 3 juillet,
le corps d'Isabelle est retrouvé dans un champ à une vingtaine de
kilomètres de Toulouse. L'autopsie révèle qu'elle a été frappée et
violée.
10 jours plus tard, un autre véhicule est retrouvé calciné dans un champ non loin de la base de Francazal. Dans le coffre de la voiture : deux corps. Les victimes, que l'on identifiera plus tard comme Noria, 17 ans et Luiza, 12 ans, semblent avoir été violées et frappées. Les enquêteurs sont persuadés que les trois femmes ont été assassinées par la ou les mêmes personne(s) qui officierai(en)t dans le camp militaire tout proche. En consultant les fichiers du personnel, ils s'aperçoivent que deux appelés ont récemment déserté. Il s'agit de Thierry El Borgi et Philippe Siauve.
Alors que les enquêteurs sont toujours à la recherche des deux déserteurs âgés de moins de 20 ans, le corps de Marcel Douzet, un garde-chasse, est retrouvé dans les bois. Thierry El Borgi et Philippe Siauve sont arrêtés le jour même en Isère et passent rapidement aux aveux. Ils livrent ensuite les noms de deux complices : Franck Feuerstein et Thierry Jaouen, eux aussi parachutistes au camp de Francazal.
Le procès des paras tueurs s'ouvre le 15 avril 1991. Les accusés n'expriment aucun remord et sont condamnés à la prison à perpétuité avec, pour les deux leaders du groupe, une peine de sûreté de 30 ans. C'est la peine la plus lourde prononcée depuis l'abolition de la peine de mort. Durant le procès, la peine de mort était d'ailleurs sur toutes les lèvres.
Invités : Patrick Tejero, correspondant RTL à Toulouse ; Philippe Motta, journaliste et écrivain ; Georges Catala, avocat de la famille d'Isabelle Rabou
