Euro 2016 : comment les joueurs s'adaptent au Ramadan

DÉCRYPTAGE - Les footballeurs musulmans présents en France pour l'Euro 2016 devront gérer la problèmatique du jeûne lié au Ramadan.

Mezut Ozil est l'un des joueurs qui adaptent le Ramadan à leur métier de footballeur

Crédit : AFP/P.Stollarz

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La compétition tant attendue de l'Euro 2016 débute le vendredi 10 juin avec le match d'ouverture au Stade de France. Les bleus affronteront la Roumanie en phase de poules. La compétition qui s'achèvera un mois plus tard au même endroit, promet d'être grandiose. Mais pour certains joueurs, une nouvelle donne viendra compliquer leur préparation. Le mois du ramadan, sacré pour les Musulmans, aura débuté depuis quelques jours.

Obligés de jeûner, les athlètes pratiquants seront sous une surveillance particulière de la part des staffs médicaux. Ils disposent aujourd'hui d'un certain recul pour gérer au mieux la préparation des joueurs qui décident de maintenir leur jeûne. Mais il faut aussi savoir que les sportifs ne sont pas obligés de le faire.

Les joueurs ont le choix

Certaines tolérances existent pour certains pratiquants. Des exceptions qui permettent de reporter les jours de Ramadan. Les personnes malades, les femmes enceintes ainsi que "les voyageurs" disposent du droit de ne pas mettre leur santé en danger et de se rattraper ultérieurement. Les joueurs de football seront considérés comme "voyageurs". Les joueurs musulmans de l'équipe de France comme Lassana Diarra ou Paul Pogba n'ont pas encore indiqué ce qu'ils feront. Mais par exemple, lors de la Coupe du Monde 2014, Bacary Sagna, avait affirmé : "Il y a certaines lois entre guillemets qui permettent de l’éviter". Le défenseur de l'équipe de France avait donc choisi de ne pas jeûner au Brésil et de reporter la pratique après le Mondial.
Une décision prise dans d'autres pays également. En 2014, l'international allemand Mesut Özil, déclarait : "Je travaille et je vais continuer à le faire. Donc je ne ferai pas le ramadan. C'est impossible pour moi de le faire cette année". Pour sa part, Didier Deschamps, avait indiqué qu'il n'y avait "rien à ordonner", car il respectait "la religion de tout le monde". Habitués à gérer la situation, les joueurs de football ont pris leurs habitude pour ne pas subir de contrecoups physiques.

Adapter l'alimentation et le sommeil

Le Dr Hakim Chalabi, ex-médecin du PSG et devenu, grâce à ses travaux réalisés à la clinique Aspetar de Doha au Qatar, l'un des référents de la Fifa sur le sujet. "C'est une période où le risque de blessures augmente, notamment au niveau des lombaires, des articulations et des muscles", indique-t-il

Pour éviter les problèmes, Hakim Chalabi adapte l'alimentation et le sommeil. "Le niveau de nutrition doit changer. Il faut aussi modifier la qualité des aliments, afin de s'adapter à l'exercice. Les joueurs doivent mieux s'hydrater", détaille le docteur. Il conseille ainsi d'allonger la durée des siestes pendant l'après-midi, afin de récupérer une partie du temps de sommeil.

Plus performants pendant le Ramadan ?

Pas de chance pour les Musulmans désireux de respecter le calendrier officiel du Ramadan. Du début du mois de juin à celui du mois de juillet, le soleil se couchera entre environ 21h50 et 21h58. La rupture du jeûne sera donc lancée tard tous les soirs. Ce qui veut dire que les joueurs musulmans ne pourront pas s'hydrater lors des matches tôt dans la journée, et seulement à la mi-temps pour ceux débutant à 21 heures.

Dans tous les cas, il semble bien que l'abstinence alimentaire galvanise un certain nombre de joueurs.
Le Dr Chalabi affirme : "Il y a des sportifs qui ont de meilleurs résultats pendant le Ramadan parce que le jeûne est désiré. Cela peut même devenir une aide spirituelle et psychologique".

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