1. Accueil
  2. Sport
  3. Football
  4. Coupe du monde 2014 - Xavi : l'étoile file sans éclat
4 min de lecture

Coupe du monde 2014 - Xavi : l'étoile file sans éclat

PORTRAIT - Après quatorze ans passés au milieu, Xavi Hernández achève sa carrière internationale en queue de peloton. Retour sur le parcours d'un joueur inoubliable qui distribua les ballons et le bonheur.

Xavi Hernandez sous le maillot de l'Espagne, lors de l'Euro 2012
Crédit : AFP/F.Fife
Julien Quelen
Je m'abonne à la newsletter « Sport »

Ce n'est pas une nécrologie, car le talent de Xavi ne sera jamais enterré dans les mémoires de tous ceux qui l'ont vu évoluer sur un terrain de football. Même si la retraite - internationale - d'un joueur est appelée "petite mort", il s'agit là de rendre hommage à un joueur qui vivra éternellement comme l'un des plus grands de sa superbe génération. 

Titulaire lors de la déroute de la Roja face aux Pays-Bas, Xavi a cédé sa place pour le second match non moins désastreux de son équipe face au Chili. D'ores et déjà éliminé de la Coupe du monde, le joueur de 34 ans ne devrait pas prendre part au dernier match de l'Espagne face à l'Australie. Une triste fin de carrière internationale pour celui qui laissera des souvenirs autrement plus glorieux. 

De Terrassa à la Masia

Impossible de parler de Xavi Hernández i Creus sans évoquer le Barça. Comment pourrait-on décrire le joueur sans parler du club qui l'a vu grandir, éduqué, formé et élevé au rang des meilleurs joueurs de la planète ? La carrière du maestro catalan est en tout point lié au club blaugrana, avec lequel il a soulevé tous les trophées possibles en l'espace de quatorze ans. 

L'enfant de Terrassa était destiné à briller de mille feux sous le maillot barcelonais. À dix ans, le numéro 6 le plus titré du football espagnol intègre "la Masia", où il répétera les gammes pendant une décennie avant de porter pour la première fois le maillot de ses rêves en Coupe de Catalogne. 

À lire aussi

En 1998, Xavi ne sait pas encore que son règne est arrivé. Titularisé pour la première fois avec l'équipe première lors de la Supercoupe d'Espagne face à Majorque, le jeune homme de 18 ans marque un but. Avisés, les observateurs adoubent un prince promis à un avenir radieux. L'équipe nationale, tristement éliminée du Mondial français dès la phase de poule, prépare dans l'ombre la plus grosse domination de l'histoire du football européen

Le joueur le plus titré du Barça

Champion du monde des moins de 20 ans quelques mois plus tard, Xavi se déclare haut et fort aux oreilles attentives. Celles de Louis van Gaal, alors entraîneur des Blaugrana, lui sont toutes ouïes. Champion d'Espagne la même année, Xavi signe le début d'une très longue série de titres en tous genres

Sur le trône pour la première fois de sa carrière, "Pelopo", comme l'a subtilement surnommé son compère du centre de formation Miguel Ángel en raison de sa pilosité, sera sacré six fois de plus champion d'Espagne. De Roi, le maître à jouer barcelonais ne tardera pas à devenir empereur avec l'Europe et le monde comme terrains de chasse favoris. 

Triple vainqueur de la Ligue des champions (2006, 2009, 2011), le milieu à la qualité de passe incomparable efface toutes les frontières et ajoute à sa couronne quelques diamants supplémentaires : deux Coupes du Roi, six Supercoupes d'Espagne, deux Coupes du monde des clubs et deux Supercoupes d'Europe. 

Xavi fait rayonner la Roja

Dans l'habit des plus grands, le champion se sent toujours à l'étroit. Avant 2008, Xavi a déjà remporté tous les titres dont rêvent les joueurs de football. L'heure est alors venue pour lui et sa génération de propulser l'Espagne à des hauteurs vertigineuses

Sans aucun titre international à fêter depuis 1964, l'Espagne attend les héritiers de Luis Suarez Miramontes. Xavi et sa troupe, candidats déclarés à la succession, vont donner à la péninsule ibérique plus que ce dont elle n'a jamais osé rêver.

Clé de voûte du jeu auquel tout le Vieux-Continent succombe, Xavi mène "la Furia Roja" qui écrase tout sur son passage lors de l'Euro 2008. Dans le tableau final, Italiens, Russes, Allemands posent un genou à terre devant elle et devant lui. Xavi, auteur de la passe qui amena le but de Fernando Torres et donc le titre, est nommé sans équivoque meilleur joueur de la compétition.

Garant de l'identité de jeu

Déchu de son titre européen avec le Barça par l'Inter Milan de José Mourinho, Xavi se présente avec ses coéquipiers de la Roja comme un des favoris de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Troisième du Ballon d'Or remis quelques mois auparavant (il le sera trois fois en tout), c'est entre ses certitudes barcelonaises et les doutes d'une nation jamais sacrée sur le toit du monde que Xavi va orchestrer la victoire des siens

Sortie de poule après une défaite surprise face à la Suisse, l'Espagne va éliminer tour à tour le Portugal, le Paraguay, l'Allemagne et enfin les Pays-Bas (tous sur le score de 1-0) pour décrocher sa première étoile mondiale

Xavi soulève la Coupe du monde 2010 après la victoire de l'Espagne face aux Pays-Bas
Crédit : AFP/J.Soriano

Garant d'un jeu fait de passes courtes et de mouvement perpétuel autour du porteur, Xavi étale toute sa technique balle au pied, gratifie ses partenaires de sa vision du jeu hors du commun et distille un nombre incalculable de bons ballons qui font courir ses adversaires à perdre haleine. 

En une ou deux touches de balle, lui n'est pas encore à court de souffle. Deux ans plus tard, alors qu'aucune équipe européenne n'a jamais réussi l'exploit incommensurable de remporter trois titres majeurs consécutivement, Xavi et les siens vont marquer de leur empreinte indélébile l'histoire du football moderne en remportant l'Euro 2012.

La fin, puisqu'il n'a plus les moyens

La cruauté du sport de haut niveau fait que la course ne se termine pas toujours en beauté. Beaucoup moins en forme qu'auparavant, Xavi n'a plus les jambes qui lui permettaient autrefois de ne perdre aucun ballon et de les bonifier tous. À 34 ans, le maestro sait qu'il joue sa dernière partition pour son pays avec une équipe qui lui ressemble : enfin épuisée d'avoir tant régné.

À l'amertume d'un échec, Xavi aurait sûrement préféré l'allégresse d'une dernière victoire. Qu'importe, finalement, le catalan aux 24 titres sait plus que quiconque que le football est un éternel recommencement. Un contrôle, une passe, ce qu'il a toujours fait mieux que les autres. S'il venait à entrer sur le terrain face à l'Australie avant la retraite, Xavi en ferait la meilleure démonstration. Le monde du football comprendrait alors qu'une de ses plus belles étoiles est en train de filer. 

Infographie : le groupe B du Mondial 2014
Crédit : AFP
La rédaction vous recommande

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info
En Direct
/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte