Transat AG2R : à la ville comme à la voile

REPORTAGE - Dimanche 3 avril prochain et pour la première fois en treize éditions, un couple sera au départ de la prestigieuse Transat AG2R La Mondiale.

Stéphanie Jadaud et Tolga Pamir vivent ensemble depuis cinq ans

Crédit : Frédéric Veille

Je m'abonne à la newsletter « Sport »

Elle s’appelle Stéphanie Jadaud, lui Tolga Pamir. Elle est française, il est Turc. Ils vivent ensemble depuis cinq ans et leurs yeux brillent comme des enfants émerveillés depuis l’ouverture du village de la Transat installé sur le port de Concarneau. C’est en effet depuis la cité finistérienne que sera donné le 3 avril prochain le départ de cette Transat en double qui mènera les équipages dans les eaux turquoise de Saint Barthélémy. C’est en septembre dernier que Stéphanie et Tolga ont décidé de se lancer dans cette course mythique qui réunit tous les deux ans les meilleurs skippers du circuit Figaro. Mais pour ce couple installé à La Rochelle et parents d’un petit Dao, 4 ans ce défi demande de l’organisation.

"C’est ma maman qui va garder notre enfant pendant la course" explique Stéphanie un peu angoissée à l’idée qu’en mer, elle n’aura pas tellement l’occasion de prendre des nouvelles de son garçon. "Mais c’est mieux comme ça, il faut que nous restions concentrés sur notre traversée car ça ne va pas être de tout repos". C'est grâce à son grand-père, architecte naval et navigateur aventurier, que le virus de la mer et de la voile s'est immiscé dans la famille de Stéphanie. Naturellement, elle s’est lancée toute jeune dans les compétitions de voile et a pu très vite savourer ses premiers bords en solitaire sur un Mini 6.50.

Complémentarité

Pour Tolga c’est un peu différent. Passionné de voile depuis son plus jeune âge et voulant se lancer dans la course au large, (une discipline qui n’existe pas dans son pays), c’est à La Rochelle qu’il a débuté une deuxième vie pour prendre enfin le départ de la Mini Transat 2011 pour poursuivre jusqu’à la Solitaire du Figaro 2015 où il fut le premier marin turc à prendre le départ de la plus difficile course en solitaire à armes égales. Et si Tolga a déjà traversé l’Atlantique lors de la Mini transat 2011, pour Stéphanie ce sera une grande première. "J’appréhende surtout la gestion du sommeil et les éléments. Pour moi, je pars dans l’inconnu et en plus, j’ai le mal de mer."

Après une préparation physique poussée, le couple qui a mis son bateau à l’eau le 13 janvier dernier, a désormais hâte d’en découdre. "J’ai des paillettes dans les yeux et j’ai vraiment hâte de naviguer avec mon mari. En mer, nous sommes complémentaires, on ne se parle pas trop mais on se comprend".
Inscrits les premiers, "car nous y tenions", Stéphanie et Tolga vont enfin réaliser leur rêve et espèrent rallier Saint Barthélémy sans encombre pour, une fois la ligne franchie, y retrouver leur fils et leur famille qui ont prévu de fêter cela avec eux sous les soleil des Antilles. Et si Stéphanie aura en partie relever son défi, Tolga gardera comme objectif ultime de pouvoir être un jour sur la ligne de départ du Vendée Globe.