JO Rio 2016 : "Si je n'avais pas été champion olympique, Jacques Chirac ne m'aurait pas repéré en 1992"

Médaillé en 1984 à Los Angeles et quatre ans plus tard à Séoul pour ses performances en escrime, Jean-François Lamour connaît bien les Jeux olympiques ainsi que l'excitation et l'adrénaline qu'ils peuvent susciter chez des sportifs de haut niveau. L'ancien ministre des Sports espère que la délégation française, jamais aussi importante avec 395 athlètes tricolores, "reproduira le résultat de Londres". Et de détailler : "Une quarantaine de médailles serait un très bon résultat. Évidemment, Teddy Riner fait figure d'épouvantail. L'équipe de France d'épée est la meilleure au monde. On est bien parti pour laver l'affront de Londres en 2012 (l'équipe de France d'escrime n'avait glané aucune médaille, ndlr)."

Pour être champion olympique, "il faut un esprit de conquête terrible", se rappelle Jean-François Lamour. "C'est tous les quatre ans, il ne faut pas se rater. Attaquer sans arrêt. La compétition est exacerbée, il faut être très agile intellectuellement, encore plus que l'on peut le faire pour un championnat du monde. Après mes titres olympiques, j'ai eu le sentiment d'avoir créer de mes mains pendant de longs mois une sorte d'oeuvre qui se terminait à l'occasion de cette montée sur le podium."

Une médaille aux Jeux olympiques peut aussi ouvrir des opportunités. "Si je n'avais pas été champion olympique, Jacques Chirac ne m'aurait pas repéré en 1992, ne m'aurait pas appelé à ses côtés comme conseiller chargé des sports et comme ministre. Ça a changé radicalement ma vie. C'est une sorte de seconde vie."

JO Paris 2024 : "Notre capacité de lobbying est un élément d'interrogation"

Après Rio, la flamme olympique prendra la route de Tokyo en 2020 et peut-être de Paris en 2024. La ville lumière est candidate à l'organisation des Jeux tout comme Los Angeles, Budapest et Rome. François Hollande, Anne Hidalgo, maire de Paris, et Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, ont plaidé la cause de la capitale française cette semaine à Rio. Cette candidature a-t-elle une chance d'aboutir ? "On a tiré les enseignements de l'échec des Jeux de 2012. On avait perdu à Singapour en 2005. C'est au mouvement sportif de porter la candidature. Reste un autre élément d'interrogation : notre capacité de lobbying. Il faut aller convaincre chacun des 120 membres du CIO, leur vendre la candidature", insiste Jean-François Lamour.