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Jens Voigt : 18 ans de carrière et quelque 850.000 kilomètres parcourus
PORTRAIT - L'Allemand Jens Voigt, figure du peloton cycliste depuis la fin des années 1990, a pris sa retraite jeudi 18 septembre sur un dernier succès, un nouveau record de l'heure.
Jens Voigt a donc mis, jeudi 18 septembre, à 43 ans, un terme à une très longue carrière de dix-huit années passées sur les routes. Pour ces derniers coups de pédale, l'Allemand s'est offert le luxe de battre le record de l'heure (51,115 km) sur la piste suisse de Granges.
L'infatigable coureur allemand a calculé avoir parcouru durant ses années professionnelles quelque 850.000 kilomètres. Dont une partie significative devant le peloton, en échappée, tant le Berlinois sut montrer de générosité offensive pour se bâtir un palmarès fourni.
Je suis marié depuis onze ans, je suis allé à l'école pendant douze ans, mais je fais du vélo depuis trente-six ans
jens Voigt
"Je suis marié depuis onze ans, je suis allé à l'école pendant douze ans, mais je fais du vélo depuis trente-six ans", rappelait-il de sa voix forte et chaleureuse en début de semaine. "C'est la chose que j'ai faite le plus souvent dans ma vie ! Je suis heureux et soulagé. Ce sera un énorme défi d'arrêter mais je sais depuis le début de l'année que cela va arriver, j'ai eu le temps de me préparer".
Pour l'Allemand qui a grandi dans la RDA d'avant la réunification, la saison 2014 aura donc été une succession d'adieux. Au Tour de France surtout, que Voigt avait découvert dès son passage en 1998 dans l'équipe de Roger Legeay après ses débuts dans la modeste formation ZVVZ.
17 Tour de France, deux victoires d'étape, deux maillots jaunes
En juillet, il a pris part à la plus grande course du monde pour la... 17e fois (record égalé). Au-delà de la statistique, il a laissé son empreinte d'attaquant inlassable. Il aura remporté deux étapes (2001 et 2006) et porté le maillot jaune à deux reprises. C'est aussi sur le Tour qu'il aura connu l'une de ses plus graves chutes.
Celui qui a souvent été surnommé "J'envoie", pour sa nature offensive et ses qualités de rouleur, à l'époque où il courait pour des équipes françaises (GAN, Crédit Agricole), incarne le "battant", selon le mot de son ancien patron Roger Legeay. A l'aise par tous les temps et (presque) tous les terrains, hormis la haute montagne rédhibitoire à ce grand gabarit de 1,90 m (pour 77 kg).
Dans sa course-fétiche, le Critérium international, il s'imposa à quatre reprises. Mais il se distingua aussi dans son pays en remportant à deux reprises le tour national sans appartenir à la principale formation allemande, celle de Jan Ullrich.
Au sommet sous les ordres de Bjarne Riis
Toujours disert, souvent aimable, intéressé par la gestion de sa discipline (il siégea quelque temps au défunt Conseil du cyclisme professionnel), Voigt a traversé sans trop d'encombres les turbulences de son sport, bien qu'il ait connu le zénith de sa carrière sous les ordres de Bjarne Riis (de 2004 à 2010).
Désormais, il pourra se consacrer davantage à sa famille, puisque l'ex-enfant turbulent de Dassow, une petit ville de la Baltique tout près de l'ancien "mur", est père de famille nombreuse, trois garçons et trois filles. Même en dehors du vélo, Voigt a un tempérament généreux.
