"Salope". C'est l'une des insultes les plus entendues par les femmes quand elles se font harceler dans la rue ou dans les transports en commun. Cette injure violente à la connotation sexuelle est désormais au cœur d'une exposition artistique : une façon de la dénoncer et de mieux comprendre son mécanisme.
Après être passée à l'Université libre de Bruxelles, puis à Paris au mois d'octobre 2017, à la Fondation Maison des sciences de l'homme, l'exposition Salope !... Et autres noms d'oiselles revient dans la capitale belge à partir de ce jeudi 3 mai. Au programme : un parcours artistique, scientifique et historique pour réfléchir au phénomène psychique et social d'une insulte.
Cette réflexion autour du mot "salope" a vu le jour "parce que c'est un symbole, qu'il est chargé de sens contradictoires et qu'il recouvre une histoire des pratiques sociales, culturelles des imaginaires, des représentations, des fantasmes...", explique Laurence Rosier, linguiste, commissaire de l'exposition et militante féministe.
Quelques mois après l'affaire Weinstein, l'objectif de cette exposition est de donner les clés pour comprendre ce que disent ces insultes de la représentation des femmes dans la société et dans l'Histoire. Grâce à des exemples de femmes célèbres, huit artistes proposent une réflexion autour du caractère sexuel des insultes féminines.
"Salope!... Et autres noms d'oiselles présente un parcours à la fois scientifique et artistique qui va de Marie-Antoinette à Nabilla, en passant par George Sand, Margaret Thatcher, Christiane Taubira et Simone Veil", explique Laurence Rosier au magazine Le Vif. "De Thatcher, par exemple, on a dit qu''elle l'a bien mérité'. Les a-t-on insultées parce qu'elles étaient femmes ? Parce qu'elles étaient femmes de pouvoir ? En miroir, des œuvres artistiques interrogent sur le tabou, le féminin".
Parmi les artistes, Eric Pougeau et sa couronne de fleurs mortuaire accompagnée du message "Salope", ou encore la photographe Lara Herbinia qui questionne les origines des insultes.
Leurs travaux se présentent comme une façon de se réapproprier ces insultes, comme l'ont fait les 343 salopes dans leur manifeste anti-avortement, ou comme on peut le voir dans les "slut walks" (marches des salopes), ou bien grâce à des initiatives féministes, comme l'expliquait l'une des créatrices du jeu-vidéo "Dykie Street" à RTL Girls.
L'exposition est à voir à La Maison du livre à Bruxelles, du 3 mai au 3 juin.
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