C’est un fait : pendant sept saisons, The Walking Dead a été un parangon de manichéisme. Le spectateur s’est d’abord épris de Rick, shérif droit dans ses bottes aux valeurs morales irréprochables. Puis de sa communauté, fondée de survivants aussi valeureux que leur leader : il y avait la forte Andrea, l’héroïque Glenn. Il y a toujours l’écorchée Carol, le bienveillant Daryl, paré à chevaucher sa moto pour sauter la veuve et l’orphelin au moindre signal.
En face, peu ou prou d’ambiguïté. Les rôdeurs représentaient, aux prémices du programme, le mal incarné. Avant de laisser peu à peu le rôle de Némésis à d’autres humains, plus dévastés de saison en saison : le borgne Gouverneur ou, plus récemment, le grandiloquent Negan.
Mais depuis ce début de saison 8, ce parfait vernis "gentils contre méchants" commence doucement, mais sûrement à craqueler pour apporter plus de nuances. Si bien que certains personnages, jusqu’ici officiellement étiquetés comme archétypes de bravoure, commence à basculer du "côté obscur" si on ose dire… Avec quelle(s) conséquence(s) sur l’intrigue ? Cela va sans dire, mais on le dit quand même : la suite de cet article sera généreux en spoilers.
Cadrons les choses d’entrées : oui, il y avait bien déjà quelques personnages plus ambigus que d’autres dans la troupe de survivants. Comme feu Shane, tiraillé entre son amitié avec Rick et ses sentiments amoureux pour la femme de ce dernier, Lori. Ou Merle, le frère de Daryl, capable des pires sévices sur une femme innocente un temps, puis d’un sacrifice salvateur quelques instants plus tard. Mais tous ses personnages ambigus ont fini par trépasser, comme si dans The Walking Dead, on ne pouvait pas être "ni bon ni mauvais".
Le huitième tour de piste de la fiction zombiesque renverse radicalement la tendance et apporte des zones d’ombres aux figures les plus héroïques, Daryl en tête. C’est simple : le motard est méconnaissable et n’hésite plus à tuer quiconque se mettra sur son chemin pour défendre ses intérêts.
Moment particulièrement significatif de cette transformation, les retrouvailles avec Morales (épisodes 2 et 3), qu’il n’avait pas vu depuis la saison inaugurale. Alors, certes, le "revenant" tient en joue Rick. Mais il n’empêche, Daryl n’hésite pas une seule seconde à occire celui qui fut autrefois son coéquipier. Rick est aussi stupéfait que le spectateur, et tente de lui rappeler qui il l’était. Sauf que l’homme à l’arbalète l’interrompt, sèchement : "Je sais qui c’était." Comme si plus rien n’avait d’importance.
Acmé de cette transition vers un personnage plus cruel, l’épisode 5 où Daryl et Rick trouvent des explosifs dans la voiture d’un Sauveur. Daryl élabore un stratège destructeur : retourner au Sanctuaire et tout faire exploser. Et tant pis pour les femmes innocentes qui s’y trouvent… Un plan que refuse bien évidemment Rick, et qui force les deux à continuer le débat avec les poings. Si leur amitié fraternelle a souvent été mise à rude épreuve (ils rient d’ailleurs dès la fin du combat), jamais les choses n’ont été aussi loin. Une fracture semble s’être définitivement installée entre les deux protagonistes.
Autre personnage face à ses turpitudes, l’autrefois maître de la zenitude Morgan, qui n’a plus qu’un seul dessein : éliminer tous les Sauveurs qu’il croisera. Une orientation qui n’emballe guère Jésus, convaincu que chaque humain, même s’il a du sang sur les mains, mérite pénitence. Face à un énième désaccord (et un autre combat de boue, décidément), Morgan déclare forfait. Et abandonne le groupe sur ces mots : "Je n'ai pas raison, je sais que je n'ai pas raison, mais ça ne veut pas dire que j'ai tort."
À l’inverse, d’autres personnages comme Negan dévoilent, au gré des chapitres, un peu plus d’humanité. Toujours dans le dernier épisode, Negan se confessait au père Gabriel au sujet de sa seule "véritable" épouse, disparue à l’orée de l’apocalypse. "Je n'ai pas réussi à l'achever. C'est en cela que j'ai été faible", explique-t-il en maîtrisant difficilement son émotion. Et cassant, par la même occasion, son image de brute épaisse, invulnérable et sans attache.
Et si, au fond, Negan était "le vrai" gentil de l’histoire et qu’il était convaincu que son mode de fonctionnement était le bon, celui capable de sauver le plus de vies ? Chose sûre : plus on avance, et plus les showrunners semblent vouloir façonner de nouveaux monstres à partir d’anciennes figures angéliques.
Daryl ou Morgan pourraient-ils, à leur tour, devenir des dictateurs sans foi ni loi ? Après tout, Negan n’est qu’un veuf inconsolable. Tout comme le Gouverneur, antagoniste de la troisième saison, n’était qu’un père meurtri par la mort de sa fille. Car derrière chaque monstre, se cache toujours un homme… tout reste possible.
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