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Jean d'Ormesson dans "Le Divan" de Marc-Olivier Fogiel sur France 3
Crédit : CYRIL MOREAU / BESTIMAGE/© Cyril Moreau/ Bestimage
Irremplaçable. Jean d’Ormesson, décédé durant la nuit de lundi à mardi à l’âge de 92 ans, laisse déjà comme un vide. Force est de constater que son œuvre (plus de quarante romans) a largement marqué l’histoire de la littérature française.
Mais pas seulement : sa verve, inimitable, a aussi marqué le grande public. Il faut dire que nous parlons là d’un homme érudit qui maîtrisait l’art de faire la conversation. Pédagogue, drôle, élégant et jamais pédant.
Bref, le client idéal pour tout bon plateau de télévision
qui se respecte. L’homme ne s’en privait d’ailleurs guère, ayant pris goût aux
caméras et multiplié, au fil des années, les interventions, jamais
gratuitement violentes ou sensationnelles, mais, au contraire, toujours pertinentes.
Sélection de quelques passages à (re)voir.
En 1959, Jean d'Ormesson est interviewé par Pierre Desgraupes pour faire la promotion de son ouvrage Du côté de chez Jean. Il explique durant l'entretien qu'il apprécie particulièrement le fait de dormir et fait même l'éloge de la paresse, caractéristique qu'il trouve "merveilleuse".
L'écrivain est convié à débattre avec François Mitterrand dans l'émission de Guillaume Durand, Aujourd'hui l'Europe, à propos du traité de Maastricht. Un passage marqué par un lapsus, puisqu'il confond "non" et "oui" quant au futur référendum, ce qui amuse beaucoup le président.
Bien que romantique, Jean d'Ormesson n'a pas hésité à critiquer la sacro-sainte institution dans l'émission Double jeu de Thierry Ardisson. "Le mariage est une épreuve redoutable... Un cauchemar", confie l'écrivain. Des propos (d)étonnants, puisqu'il était un exemple de bonheur conjugal aux côtés de son épouse François Beghin, avec qui il était marié depuis 1962. Seule la soudaine disparition de l'académicien aura finalement su les séparer.
Dans Tout le monde en parle, Thierry Ardisson s'amuse du perfectionnisme de l'auteur, le défiant à répondre à ses questions en faisant sciemment des fautes, ce que Jean d'Ormesson est incapable. Heureusement, Jamel Debbouze arrive à la rescousse.
Habituellement bourré d’assurance, l’académicien craque sous les remords et raconte qu’il était "odieux avec (son) père vieillissant, je devais tenter, j’imagine, de me libérer coûte que coûte du poids que sa douceur écrasante faisait peser sur moi."
Dans l'émission On n'est pas couché, Jean d'Ormesson n'a pas pu se retenir de s'adresser directement à l'ancien Premier ministre Manuel Valls. L'académicien lui a reproché "une ombre d'enfumage", mais aussi de s'être "droitisé". Une intervention très forte, un grand moment de télé.
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