Laurent Schlumberger : "Nous essayons de réfléchir en tenant la Bible dans une main et le journal dans l'autre"

REPLAY - L'église protestante unie de France avait surpris en autorisant en 2015 la bénédiction des couples de même sexe par le mariage.

Laurent Schlumberger, président de l'église protestante unie de France

Crédit : PASCAL GUYOT / AFP

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Le 17 mai 2015, l'église protestante unie de France autorisait officiellement le mariage entre personnes de même sexe. Le protestantisme est la troisième religion de France derrière le catholicisme et l'Islam. Cette religion ne représente toutefois que 1 à 3 % de la population, mais avec cette décision elle a donné un sacré coup de vieux aux autres religions.

"Nous essayons de réfléchir en tenant la Bible dans une main et le journal de l'autre, décrit Laurent Schlumberger, président de l'église protestante unie de France. Nous avons une longue tradition de travail autour des questions de société."

Dans le selfie il y a une sorte de souci obsessionnel de soi

Laurent Schlumberger, président de l'église protestante unie de France

Pour les protestants, le mariage est une bénédiction et pas un sacrement, et si un pasteur refuse de bénir un couple de même sexe, il en a parfaitement le droit. Laurent Schlumberger avait-il prévu l'impact médiatique de cette libéralisation du mariage ? "Je savais que si on votait oui il y aurait pas mal de bruit, mais ça dépendait s'il y avait de l'actualité chaude, si les journalistes avaient quelque chose à se mettre sous la dent...".

Alors que les pasteurs peuvent se marier et les femmes peuvent devenir pasteur, la religion protestante paraît beaucoup plus ouverte que les autres "branches" du christianisme. Laurent Schlumberger pense que le message de l'évangile selon les protestants est encore "bien plus pertinent aujourd'hui qu'il y a cinq siècles". "Avec tes faiblesses, tes qualités, tel que tu es, tu es chez toi dans ce monde, et Dieu te regarde avec amour sans conditions".

Il se soumet ensuite au traditionnel selfie de fin d'interview, en rappelant toutefois qu'il n'en est pas vraiment fan. "Dans le selfie il y a une sorte de souci obsessionnel de soi, de l'image qu'on donne, qui me parait très symptomatique de l'époque. Ça a des effets pervers."