Isabelle Morini-Bosc : "Nul besoin d'être gourmet pour apprécier Cauchemar en cuisine ou Objectif Top Chef"

Oui, il est possible de saluer une émission culinaire même si ce (bon) genre télévisuel nous intéresse à peu près autant qu'un tablier de forgeron intéresse un chien beauceron. C'est mon cas avec des "télé-crochets" genre Topchef ou Masterchef, émissions dont je suis régulièrement disposée à dire du bien pour peu et pourvu qu'on me dispense de les suivre.

Regarder les candidats retourner avec angoisse leur viande me retourne les sangs,et les voir pleurer pour une sauce ratée me "fige" moi aussi. Comme la gastronomie m'ennuie par ailleurs, il faut bien admettre que je ne suis: a) Pas la "cliente" idéale et b) Pas la plus à même de juger ces concours qui ont par ailleurs fait leurs preuves. Il n'est en revanche nul besoin d'être gourmet ou gourmand pour apprécier des programmes dépassant l'art culinaire.

Suivre avec passion Philippe Etchebest

C'était le cas de Oui chef , l'émission dans laquelle un Cyril Lignac, alors inconnu du grand public, devait créer une brigade avec des jeunes en rupture sociale et affective. Il n'y avait pas de "recette miracle", mais dix ans plus tard, Cyril Lignac est plus que jamais là, avec des "dures luttes" de poids (la malbouffe, le gaspillage alimentaire). Même intérêt de ma part pour Cauchemar en cuisine ou Objectif Top Chef.

Nul besoin en effet de savoir préparer un boeuf strogonof pour suivre avec passion Philippe Etchebest dans un restaurant à sauver de la faillite (70% de réussites) ou sur les traces du meilleur apprenti de France, un "compagnon" à retrouver parmi les prochains candidats de TopChef. L'intérêt "patrimonial" d'Objectif Top Chef est si évident que 350.000 personnes de plus viennent désormais le soir à 18h25 sur M6. Satisfaites que Philippe Etchebest soit aussi doué pour le faire-savoir que pour le savoir-faire.