Isabelle Morini-Bosc : "Les fictions françaises ont toujours été très consommées"

Vous pensiez sincèrement que j'allais louper ça ? Que j'allais laisser passer un sondage Médiamétrie prouvant ce que je rabâche depuis longtemps, la bonne qualité de la fiction française. On ne parle pas seulement là des succès (mérités) comme 10%, Les hommes de l'ombre, L'Emprise, Disparues, Les Mystères du lac etc... Même si ces "produits" ont été nécessaires pour que les "bobos fanas de séries étrangères exigeantes" découvrent brusquement la "qualité populaire bien de chez nous".

"Les fictions françaises commencent enfin à être regardables", clament-ils d'un ton définitif. Tu parles ! Elles ont toujours été "très consommées" par un "public de masse" (moi !) pour eux synonyme de "public à la ramasse".  Avant d'en venir au sondage, il n'est pas inutile de rappeler une donnée de base introuvable dans Wikipédia : le public a toujours raffolé en tous temps d'histoires romantiques, policières ou dramatico-sociales... Citons en vrac Belphégor, Au plaisir de Dieu, Les Globe-trotters, Les Gens de Mogador, Les Dames de la côte etc., avec un public s'impliquant toujours tellement dans l'intrigue qu'il exigeait parfois une autre fin que celle prévue, ce qui fut le cas pour l'infirmière Janique Aimée.

Médiamétrie remet les pendules à l'heure

Il suffit juste d'un peu de curiosité pour enquêter sur ces feuilletons des "40 glorieuses"... Autre exemple : Quand la ravissante Chantal Nobel, vedette de Chateauvallon, fut victime d'un terrible accident de voiture", les téléspectateurs l'apprirent au moment de la diffusion de cette saga, et ils appelèrent en masse pour affirmer : "Vous dites n'importe quoi, elle est bien vivante je la vois sur l'écran"... Avec le développement d'autres types de programmes, le "consommateur télé" finit par regarder ses nouveaux héros avec une affection plus blasée, Navarro, Julie Lescaut etc. Et leurs dix millions de fidèles chacun rendirent les critiques virulents.

Il fut dès lors de bon ton de prétendre que les fictions françaises produites à grande échelle étaient bâclées. Voire nulles. Voire bâclées et nulles. Mediamétrie "remet les pendules à leur place", comme dirait Johnny. On constate en lisant l'étude qu'il y a 7 fictions nationales dans le top 10 annuel du secteur, et qu'elles occupent souvent le devant de la scène toutes émissions confondues. Sur France 3, que ça plaise ou pas, c'est un épisode de Plus belle la vie qui se place en tête des audiences de France 3. Le qualitatif suit le quantitatif : près d'une personne sur deux est satisfaite de l'offre proposée, près de 70% d'entre elles avouent "savourer made in France" au moins une fois par semaine. Et inutile de suggérer que, seuls, regardent les "seniors n'allant plus au cinéma". Cette affirmation est démentie par des chiffres qui, on le sait, sont têtus : plus de 80% des femmes, et près de 90% des 15-24 ans suivent au moins une fiction française tous les 7 jours.

Pamela Anderson assure ses arrières

On vous laisse méditer avant ramassage des copies, et je termine en vous donnant déjà exceptionnellement le thème du billet de lundi : Pamela Anderson. Depuis qu'elle ne tourne plus, la dame d'Alerte à Malibu "cause". Pardon, trouve des causes à défendre, veux-je dire. Elle se mobilise, au choix, pour le développement d'une marque de chaussure, pour la préservation d'une espèce (a priori animale), etc.; chez nous, c'est tombé sur le "gavage des oies", des volatiles géniaux qui ne lui en demandaient peut-être pas tant. Mais attendons lundi pour reparler de cette dame qui va de l'avant en assurant ses arrières !