Arrêtons ce snobisme qui consiste à dire qu'il n'y a rien à voir à la télévision. Ce propos convenu n'est franchement pas convenable. Pourquoi revient-il aussi régulièrement qu'un morceau de salade entre les dents? Allez savoir. Sans doute parce que la télé, malgré l'évolution des habitudes, trône toujours dans un appartement. Dans un angle, ou sur un mur, bien pendue comme la langue qui nous sert à la débiner... Elle fait tellement partie de notre univers qu'elle en a perdu toute magie. Il nous semble encore en fait, confusément, qu'un plaisir, ça se mérite ! Or, la "télé" ne nécessite aucun déplacement ni aucun effort pour la regarder. On l'allume comme on ouvre un robinet, et ce qui en "découle" est injustement banalisé.
De nombreux programmes méritent mieux que notre faible capacité d'attention. Laissons de côté les téléspectateurs qui affirment regarder des documentaires intelligents, pour en fait se goinfrer de séries dont ils raffolent sans oser le dire. Ceux-là ne sont pas dangereux. Pas plus que les distraits affirmant régulièrement qu'il n'y a rien à voir parce qu'ils n'ont, eux, rien vu dans leur magazine-télé. Pas vu, pas pris, pas surpris. Sont nettement plus désagréables ceux qui pensent vraiment qu'il n'y a "aucun contenu nulle part", exception faite de quelques "niches" qu'ils concèdent pour justement prouver qu'ils ne sont pas "chiens". Ceux-là m'ont cité comme exemple de soirée-télé creuse celle d'hier, avec notamment Camping paradis, Castle, L'Amour dans le pré (pourtant formidable) ou encore l''inoxydable Marius...
"Sans oublier les inévitables rediffusions". C'est cette petite phrase que j'ai trouvé "fort de café" précisément à l'heure du "petit serré" ! Car un "documentaire" vu la première fois par moins de 2.000.000 de personnes, conserve un "gros potentiel". C'était notamment le cas de Paris années folles sur France 3, l'un des plus prodigieux docs qu'il m'ait été donné de voir sur cette période-1918-1928 qui fit de Paris la capitale du monde dans tous les domaines: peinture, architecture, sculpture, écriture, luxure. Et oui, c'était une période de grande tolérance, maisons du même nom incluses ! C'était aussi, c'était surtout le refuge des juifs d'Europe de l'Est, et des noirs qui, en fuyant la ségrégation, nous apportèrent le jazz sans que ça jase, avec (entrautres curiosités) des images rarissimes de Sydney Béchet.
Que le public ne remarque pas ce programme est regrettable, que le critique ne le voit pas est impardonnable. Mais, à y bien réfléchir, en quoi est-ce par ailleurs indigne de vouloir se "décrasser" de la journée en se vautrant devant des comédies "bon enfant" comme Castle ou Camping paradis ? En quoi aimer le champagne empêche-t-il d'aimer le cerdon ? En quoi raffoler de la truffe interdit-il d'"adorer" l’œuf dur mayo ?! En quoi lire un traité sur la dure lutte des cowboys au temps des diligences dispense-t-il d'acheter des Lucky Luke ? En quoi le fait d'encenser les films sur grand écran oblige-t-il à débiner les téléfilms sur le petit ? Vu le format grandissant des "postes", ne manquent plus chez soi que le voisin et le popcorn. Quoi, que dites-vous? Qu'il y a des émissions ratées? Evidemment. Et nous les dénonçons. Mais ne sortez-vous jamais l'air sombre d'une salle obscure pour cause de film raté? Ah, vous voyez bien !
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