Isabelle Morini-Bosc : "Le match Nouvelle-Zélande-France devait être un grand événement"

Ça, pour être du sport, "ça" a été du sport. Pas nécessairement du beau sport sur le terrain, mais du "sport" autour des machines-à-café ce matin. Vous me voyez venir, nous allons évidemment parler à nouveau de ce qui a déjà fait beaucoup parler, le rugby. Ce n'est pas que le match Nouvelle-Zélande-France ait été un "grand événement" dans les faits, mais il était prévu que cela en fût un! Je ne vais certes pas faire semblant d'avoir vibré avec mon mari...pardon, d'avoir vibré en regardant le match avec mon mari, veux-je dire ! Les résultats d'audience me suffisent en effet, et ils sont justement intéressants à observer.

Prenons toutes les rencontres qui se sont succédé du 18 septembre jusqu'à ce samedi soir, samedi noir. Pour toutes ces rencontres (a fortiori celles avec les Bleus) on a systématiquement constaté un pic d'audience dans les 2 ou 3 dernières minutes de jeu, soit quelque 1.500.000 personnes venues voir où on en était. Cela n'a exceptionnellement pas été le cas pour ce quart-de-finale contre les All Blacks, retransmis évidemment sur RTL mais également sur TF1. On a certes évidemment recensé 12 millions de fanas restés du début à la fin (70% des 15-34 ans), et jusqu'à 13,4 millions d'optimistes en cours du match. Sauf que dans ce cas précis, la "pointe" n'a pas été enregistrée vers 22h58.

Cette fin de match ayant surtout été la fin des haricots pour les amateurs de belles passes, ils sont pour certains repartis se faire voir ailleurs aussi vite qu'ils sont venus. C'est tout de même évidemment le record d'audience de l'année 2015, un record quasiment impossible à battre avec la "sortie" de la France. Fin de la compétition. Plus de coups d'envoi après ce renvoi d'un coup!

Une Coupe qui reste rentable pour TF1 malgré la défaite française

Une consolation pour TF1 : Le spot de 30 secondes de pub était déjà à 200.000 euros. Même sans les 250.000 euros dans le cas d'une équipe de France en finale, cette Coupe reste rentable pour la chaîne, vu que les vrais amoureux du ballon rond ont déjà prouvé leur intérêt pour la suite. Et ce dès hier, avec 4,5 millions d'enthousiastes devant Irlande-Argentine (5.2 durant le dernier quart d'heure), et 4,3 millions ensuite devant le Australie-Écosse. Le "pic" indiquait carrément que 6.2 millions de téléspectateurs attendaient le coup de sifflet final.

Ce "bonus" s'expliquait évidemment par l'arrivée des "clients" du magazine Sept à Huit, mais aussi tout simplement par l'intérêt du match. Quelle intensité dramatique, avec un point d'écart seulement entre les deux groupes : un tout petit point de côté entre eux, aussi dérisoire qu'un point-de-croix, mais une croix lourde à porter pour des Écossais qui "sentaient la victoire possible".

Les 40% des 15-34 ans bivouaquant hier devant TF1 à 14 heures comme à 17 heures, aimaient, aiment vraiment ce ballon ovale qui, la veille, ne tournait définitivement pas rond. Un comble ! Mais un sport ne devant pas masquer les autres au-delà du raisonnable, bravo pour finir et sans transition aux volleyeurs français qui, regardés hier par plus de 920.000 personnes sur France 4, ont remporté un premier titre de champions d'Europe. Ils ont tous été bons pour le service, en réussissant les leurs, de services!