Isabelle Morini-Bosc : "Folie passagère, l'émission dont Frédéric Lopez ne peut rien dire"

Connaissez-vous beaucoup d'"hommes de télévision" qui peuvent commencer leur conférence de presse en disant aux journalistes, "je vous réunis pour vous expliquer ma prochaine émission sur laquelle je ne peux encore rien vous dire" et qui, se faisant, ne provoquent pourtant ni colère ni raillerie. On peut en citer un : Frédéric Lopez. C'est en effet lui "qui a parlé ce matin pour dire qu'il ne pouvait rien dire". Lui, le pro de l'"accouchement sans douleur". Celui d'invités difficiles qu'il transporte depuis des années à l'autre bout du monde; qu'il équipe d'oreillettes; qu'il oblige à la cohabitation dans des gentilhommières "où bien sûr au milieu coule une rivière"!

Me moquè-je là de lui comme de Rendez-vous-en-terre-inconnue, Panique dans l'oreillette, La parenthèse inachevée ? Que nenni. Tout au plus peut-on parfois rappeler qu'il y a derrière chacune de ces émissions un "barnum" avec des équipes, des caméras, et surtout des exigences et des impératifs-télé qui relativisent obligatoirement la candeur de l'ensemble. On peut également signaler qu'il est (pour l'instant) bien vu de l'intelligentsia qui apprécie encore chez lui ce qu'elle tourne en dérision chez d'autres, sa sympathie systématique pour ses invités. Mais une fois cette réserve émise, comment être contre des émissions où quelqu'un peut s'exprimer "sur la longueur" sans être agressé, où la gentillesse est glorifiée pour ce qu'elle est, une vraie qualité sans niaiserie qui n'empêche ni le mordant ni l'impertinence, où la bienveillance est elle-aussi érigée en "principe actif".

Frédéric Lopez chantre du "fait en France pas vu là à la télé"

Frédéric Lopez étant de surcroît un chantre du "fait en France pas vu là à la télé", on voit mal pourquoi il nous serait antipathique. Mais revenons-en justement au sujet du jour, sa conférence de presse annonçant son hebdo du mercredi dès le 4 novembre à 22h45 sur France 2. Qu'a-t-il donc dit en substance ? Qu'il fallait lui faire confiance "vu qu'il ne pouvait rien dire". Enfin, rien dire de ce qui fait le buzz. Qu'il allait donc en fait parler durant deux heures et qu'il nous demanderait à la fin s'il nous avait -ou pas- donné envie de regarder". Ce qu'il a fait. D'où on a retenu que dans chaque émission de 120 minutes, il serait entouré de 12 talents (sans compter un orchestre connaissant lui aussi la musique) présents pour célébrer les hommes et les femmes les plus épatants du pays.

Trop long de vous citer les noms de ses douze apôtres bourrés d'humour comme d'autres de stéroïdes, avec surtout dans chaque émission un savant, un artiste, un sportif et un humaniste au service des autres. Côté infos concrètes pour la première, c'est tout juste s'il a lâché les noms d'Isabelle Mergault et de Franck Leboeuf, et sans en espérer d'ailleurs...un effet bœuf ! Il faut pourtant reconnaître que tous avaient plutôt à la fin envie de le suivre. Pour le label Lopez. Pour (au moins) la première. Voire pour le goût du sang. Et vous au fait, petit sondage, serez-vous le 4 novembre devant cette "folie passagère" (c'est le titre) à qui on souhaite...de ne pas être trop passagère !