Face à l'essor des adblockers (bloqueurs de publicité en ligne), Google et les éditeurs veulent repenser la publicité digitale. Le géant américain et les éditeurs de presse européens regroupés au sein de la Digital News Initiative envisagent de bloquer les formats publicitaires les plus envahissants sur le navigateur Internet Google Chrome. L'objectif est de décourager l'installation des bloqueurs de publicité, dont l'utilisation a explosé ces dernières années.
"L'idée est de trouver ensemble une approche de la publicité qui rende inutile pour l'internaute l'utilisation d'un adblocker (...) Ils sont en réalité contre certains types de formats publicitaires, notamment sur mobile, qui sont trop intrusifs", a déclaré le président de Google Europe auprès de l'association des éditeurs européens, rapporte Le Figaro, qui précise que Google discute également avec l'IAB, l'organisation regroupant les acteurs de la publicité en ligne, qui pourrait abandonner certains formats publicitaires.
Un accord pourrait permettre d'abandonner les formats considérés comme intrusifs par les internautes. D'après un sondage CSA du mois de mars, près de 83% des Français se déclarent "irrités"' par la publicité en ligne, notamment sur smartphones et tablettes. Parmi les formats décriés, on retrouvait principalement les fenêtres "pop-up" (bloquées par Chrome depuis plusieurs années), les vidéos qui s'imposent à l'ouverture d'une page, les publicités sans croix de fermeture et "l'interstitiel", qui prend la totalité de la page.
Aux États-Unis, un internaute sur dix utiliserait un adblocker. Selon des études récentes du CSA et d'Ipsos, entre 24% et 30% des internautes français seraient équipés de ce type de logiciels. La plupart d'entre eux ne font pas la différence entre les formats discrets, pensés pour le confort de lecture, et les formats intrusifs, les plus gênants pour les internautes. Le plus populaire, AdBlock Plus, comptabilisait plus de 500 millions de téléchargements fin janvier et ne laisse apparaître que les publicités des annonceurs qui lui versent une redevance pour figurer sur sa "liste blanche".
L'essor des adblockers impacte à la fois les éditeurs, qui vivent des recettes publicitaires, les entreprises, qui leur proposent des solutions, et les annonceurs. Un rapport de la société PageFair estimait il y a quelques mois à 21,8 milliards de dollars les pertes de revenus liées aux adblockers à travers la planète sur l'année 2015. Numéro un mondial de la publicité en ligne, Google aurait perdu à lui seul 6,6 milliards de dollars de recettes publicitaires en 2014.
Fin mars, RTL et les sites français d'information en ligne ont lancé une campagne de sensibilisation auprès des internautes qui utilisent des bloqueurs de publicité pour leur demander de neutraliser leur logiciel afin d'autoriser l'affichage des publicités sous peine de ne pas pouvoir accéder au contenu des articles.
L'objectif était de faire comprendre au public la nécessité de ces formats publicitaires dans le modèle économique des médias. Selon France Info, entre 10 et 20% des lecteurs équipés de bloqueurs de publicité les ont désactivés pour pouvoir continuer à consulter leurs sites favoris. Dans le cas de L'Équipe, le chiffre est grimpé jusqu'à 55%.
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