2 juillet 2028 : imaginons, la ligne à grande vitesse commerciale entre Wuhan et Lyon

En 2028, cela fait déjà plus de dix ans que des trains de fret sillonnent la Chine, le Kazakhstan, la Russie, la Biélorussie, la Pologne et l'Allemagne avant d'arriver en France. Les 41 containers contiennent des pièces automobiles pour les usines PSA, des lampes LED et des vêtements. Quand le train entre dans la gare de Vénissieux - Saint-Priest, c'est toujours un événement. On est au bout de la "route de la soie" version XXIe siècle. La locomotive a traversé sept pays et usé vingt conducteurs pendant les dix-huit jours du parcours.
L'intérêt du transport par le train est économique et politique, comme souvent en Chine. Les containers mettent douze jours à arriver de Chine, alors qu'ils mettent deux mois par bateaux. Mais le coût des convois ferroviaires reste très cher (à peu près trois fois plus que les super-tankers). Chaque container coûte environ 3.500 dollars.

Wuhan est une région enclavée dans les terres de la Chine. C'est là que constructeurs automobiles européens ont installé leurs usines, par exemple. Ce train est un moyen de faire du commerce avec l'Europe sans passer par les ports. Pour les Européens, l'intérêt c'est de pouvoir envoyer des produits frais, des produits agro-alimentaires notamment en Chine. Ce sont des produits de luxe. On peut donc absorber le surcoût. Mais ce qui compte, c'est justement le délai de livraison et le respect de la chaîne du froid. À ce jeu, l'avion est imbattable puisque tout est livré en 48 heures maximum. Mais c'est encore plus cher que le train. Le fret est donc une bonne alternative pour les Français.