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Meryl Streep incarne Katharine Graham, figure du "Washington Post", dans le film "Pentagon Papers"
Crédit : Niko Tavernise/AP/SIPA
Une petite biche apeurée sortant de la forêt sur des pattes tremblantes. Voilà comment Katharine Graham est apparue pour la première fois à la rédaction du Washington Post, en 1963. Elle est alors une jeune veuve sans expérience. Fille de bonne famille new yorkaise, son père, Eugene Meyer, a racheté le quotidien en faillite en 1933. Un père qui croit en elle alors que sa mère la rabaisse sans arrêt.
Elle réussit pourtant ses études de journalisme. Puis, elle épouse Phil Graham et arrête de travailler pour élever ses quatre enfants. Eugene Meyer leur cède le journal, à lui plus qu'à elle mais elle trouve cela normal.
Elle, elle reste dans l'ombre à organiser des soirées mondaines. Car le couple est très proche du pouvoir, des Kennedy, de Kissinger... Le Washington Post roule pour eux. Mais Phil Graham souffre de troubles maniaco-dépressifs et finit par se suicider.
C'est là que Kay Graham sort de l'ombre. Mais les débuts sont difficiles. Au Washington Post, elle est la seule femme dans un océan de costumes cravates. Les hommes se parlent sans la regarder. On la fait pleurer. Mais elle ne craque pas.
Et pour en finir avec les connivences, elle recrute le journaliste Ben Bradlee. C'est le premier homme qu'elle invite à déjeuner. Et c'est lui qui va la mettre face à son destin, en 1971. Il met la main sur les Pentagon Papers, 7.000 pages de documents explosifs qui mettent en cause trois présidents américains, accusés d'avoir menti sur l'engagement au Vietnam.
Le New York Times a commencé à publier, mais la justice l'interdit. Le directeur de campagne de Nixon tempête : "Kay Graham va se prendre le nichon dans une essoreuse si vous sortez ça". Mais elle décide de passer outre. Un an plus tard, c'est elle aussi qui révélera le Watergate, envers et contre tout... Elle devient alors l'une des femmes les plus puissantes des États-Unis.
Pourtant, c'est tout sauf une icône féministe. "Je suis sûre qu'un homme serait plus efficace à ma place", disait-elle en 1969. Elle a toujours pensé qu'elle était sur terre pour servir les hommes et les rendre heureux.
En fait, elle a toujours eu un faible pour eux, et elle s'est entourée des meilleurs. Pour devenir Katharine la Grande. Bill Clinton, Anna Wintour et tout le gratin new yorkais étaient à ses obsèques en 2001.
Quatre ans plus tôt, elle avait reçu le prix Pulitzer pour ses mémoires. Pourtant c'est un ami qui avait dû la convaincre de l'écrire elle-même, sans nègre... Elle ne pensait pas en être capable.
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