Philippe Djian : "Je ne pourrais pas écrire comme une femme"

Dispersez-vous, ralliez-vous ! est le nouveau roman de Philippe Djian, aux éditions Gallimard. Ce titre est inspiré d'un poème de Rimbaud. C'est à la fois le mot d'ordre et le résumé de ce nouveau roman de Philippe Djian. La vie nous malmène, nous égare, nous disperse mais elle nous apprend aussi à surmonter ses épreuves, à nous construire, à nous rallier à nous-même et aux autres.

Quand le livre commence, Myriam est une adolescente au stade larvaire, introvertie, amorphe, mutique, sous la coupe d'un père autoritaire, en manque d'une mère qui a fui et encombrée d'un frère toxique. À 18 ans, Myriam épouse leur voisin, 25 ans de plus qu'elle, toujours aussi passive, indifférente à tout, même au sexe, elle se retrouve pourtant vite enceinte. Elle donne naissance à une fille et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle n'a pas la fibre maternelle. 

Dispersez-vous, ralliez-vous ! raconte son initiation, son émancipation, l'éclosion d'un être adulte qui empruntera bien sûr des détours chaotiques, plutôt rock'n roll, comme toujours chez Djian. Mais au final, l'auteur de 37°2 le matin réussit un sacré portrait de femme : "Je n'essaie pas du tout d'écrire comme une femme, je ne pourrais pas, affirme l'auteur à RTL. Je pense que le ridicule est proche quand on essaie de parler comme le sexe opposé. J'ai l'impression que les femmes sont plus sensibles au monde, aux choses terre-à-terre, elles comprennent bien ces choses-là. Elles y mettent un regard particulier, du sentiment, de la poésie. Nous, les hommes, avons dès fois du mal à intégrer cette espèce de relation au monde."