"Les Faux British", un sommet de la loufoquerie au théâtre Saint-Georges à Paris

La pièce Les Faux British est un thriller de la fin du 19e siècle, jouée par une troupe d'amateurs. Il faut de sacrés professionnels pour jouer aux amateurs. Il faut être très habiles pour jouer aux maladroits. Demandez à Buster Keaton, à Laurel et à Hardy. Il faut parfaitement connaître les ressorts du psychodrame policier anglais avant de se lancer dans une telle parodie. 

Au départ, c’est une pièce anglaise, The Play That Goes Wrong, où tout se passe mal. Créée par trois jeunes auteurs anglais. Et rien ne s’y passe comme prévu. La porte qui doit s'ouvrir reste bloquée, la pièce à conviction que l’inspecteur Carter doit découvrir sur la cheminée, elle n’y est pas, les tableaux, le brancard, le revolver... rien n’arrive au bon moment. Le sommet de la loufoquerie est atteint quand les acteurs se trompent dans l'ordre des répliques et que Miss Colleymore répond aux questions de l'inspecteur Carter avant même que celui-ci ne les lui pose.

Passé un certain seuil de drôlerie, on n’en a plus rien à faire de l'histoire. Il y a l'inspecteur Carter, le plus grand détective de toute l'Angleterre, qui se prend pour Sherlock Holmes, une héritière, Miss Colleymore, qui se prend pour Fanny Ardant, un majordome dyslexique, Mister Perkins, très infecté, enfin affecté. 
 
L’air de rien, cette troupe a peut-être inventé un genre. Ce n’est pas décalé, pas anglais, pas franchouillard pour un sou, c’est au théâtre Saint Georges. Les auteurs anglais sont géniaux, les acteurs français sont tous excellents. C’est du vrai, du grand, du bon théâtre.