Prince avait le Mojo. Une forme de puissance sexuelle dont il irradiait, lui créant une aura magnétique. Alors qu'il ne partait pas avec le genre de physique correspondant aux critères de beauté des popstars, Prince a su devenir une icône à la sensualité assumée, aussi bien dans ses chansons que sur scène, et l'univers visuel dans lequel il évoluait.
Les premiers albums de Prince étaient par exemple réputés pour leurs paroles à connotation sexuelle, tout comme il se plaisait à poser nu, comme pour la célèbre pochette du disque Lovesexy. Sans Prince, les sévères étiquettes noires et blanche "Parental Advisory : Explicit Content", qui épinglent les albums aux propos sexuels et violents, n'auraient peut-être jamais existé. Jouant sur les identités de genre, Prince était un personnage transcendental.
Les premiers albums de Prince étaient particulièrement sulfureux. Sur Purple Rain (1985) se trouve la chanson Darling Nikki, qui évoque une liaison avec une jeune femme à la sexualité épanouie : "Je connaissais une fille nommée Nikki/J'imagine qu'on pourrait la qualifier de sex friend/Je l'ai rencontrée dans un hall d'hôtel/Se masturbant avec un magazine/Elle a dit : 'Que dirais-tu de perdre ton temps ?'/Et je ne pouvais pas résister quand j'ai vu Nikki danser" ("I knew a girl named Nikki/I guess you could say she was a sex friend/I met her in a hotel lobby/Masturbating with a magazine/She said, 'How’d you like to waste some time?'/And I could not resist when I saw little Nikki grind")
Darling Nikki a même été à l'origine de la création d'un comité parental de surveillance de la musique aux États-Unis, qui s'est battu pour la mise en place d'une classification des morceaux en fonction de leurs propos. En 1992, l'étiquette Parental Advisory : Explicit Content a été mise en place, qui signale les disques avec un contenu sexuel ou violent.
Les titres de certains des premiers albums de Prince annonçaient la couleur : Dirty Mind ("Pensées sales"), Lovesexy, Love Symbol ("Symbole de l'amour"). Ses plus grands tubes parlent souvent de sexe : Kiss, I Wanna Be Your Lover, Cream, ou encore Sexy MF.
Prince aimait provoquer, notamment quand il était sur scène. Petits clins d'oeils appuyés, regards en coin et déhanchements, le chanteur se dénudait parfois partiellement, et invitait des jeunes femmes à danser à ses côtés. La star de téléréalité Kim Kardashian en a fait les frais en 2011 : intimidée face au "kid de Minneapolis", elle est restée figée et a été renvoyée dans le public sans sommation.
En 1998, Prince revenait pour Télérama sur son statut de sex symbol : "C'est plus facile (à vivre, ndlr) aujourd'hui. Plus jeune, j'ai fait des erreurs, je me complaisais dans ce rôle.J'avais tendance à oublier que ce n'est pas bon."
Prince laisse derrière lui une impressionnante quantité de portraits plus extravagants les uns que les autres, et souvent, réalisés dénudé, ou complètement nu. C'était une vraie prise de risque pour l'artiste, la nudité masculine n'ayant pas, à l'époque, les faveurs de la planète pop.
Le réalisateur et photographe français Jean-Baptiste Mondino lui a ainsi proposé de l'immortaliser nu sur la pochette de l'album Lovesexy, en 1988. Assis sur une énorme, Prince cache son bassin en relevant sa jambe gauche, et a sa main gauche délicatement posée sur le torse, le regard tourné vers le lointain. "J'ai passé une semaine avec lui, mais on ne savait pas trop ce qu'on allait faire. Je connaissais le titre de l'album et quand je lui ai proposé de faire ce nu, il a accepté", a-t-il raconté à RTL.
Prince n'avait pas attendu Jean-Baptise Mondino pour se dénuder sur ses pochettes d'album. Dès son 2e album, éponyme, il apparaît torse nu, et en slip kangourou pour le suivant, Dirty Mind (1980).
Sexy et provoquant, Prince aimait aussi brouiller les pistes. Il a entretenu une allure androgyne, ne sortant jamais sans un trait d'eye-liner recourbé, jouant sur sa nudité débridée pour renverser les codes. Sur la pochette de Lovesexy, Prince semble avoir les jambes rasées, mais affiche une fine moustache assumée et un torse poilu. Le "Love Symbol" qu'il invente pour l'album du même nom sorti en 1992 rappelle les logos de la communauté transidentitaire.
"Partout où je vais/Les gens s'arrêtent et me regardent/Ils veulent juste me voir remuer cette magnifique chevelure", affirme-t-il sur le morceau Prettyman. "Je ne suis pas une femme/Je ne suis pas un homme/Je suis quelque chose que vous ne comprendrez jamais", chantait-t-il encore sur I Would Die 4 U. Il avait raison, et tant mieux.
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